La compagnie aérienne marocaine planche sur les vols charter. Les observateurs du marché croyaient cette parenthèse des vols low cost fermée à jamais. Pour cause, la RAM qui perd de l'argent depuis un moment, a entamé un plan de restructuration avec un régime draconien. Première décision prise par le management est de mettre la clé d'Atlas Blue sous le paillasson et de réduire drastiquement les rotations régulières vers les destinations peu ou pas du tout rentables. Mais la raison économique a une autre philosophie. En effet, à l'occasion de sa première sortie médiatique, hier soir à Casablanca, Lahcen Haddad, le nouveau ministre du Tourisme, ne pouvait éviter la question qui tue : Comment faire du tourisme sans développer l'aérien ? Réponse du berger à la bergère : «la RAM ne peut plus jouer, comme elle le faisait avant, le rôle d'accompagnateur du secteur touristique. La situation économique de l'entreprise l'oblige à orienter sa flotte vers des dessertes plus rentables». La réponse du ministre est claire : le Maroc doit chercher d'autres alternatives. Une issue peu probable en ces temps de disette. Le secteur du transport aérien se contracte de manière perceptible, comme en témoigne l'abandon de la destination Maroc par certaines compagnies low-cost. Seule consolation au tableau, comme l'affirme Abderrafie Zouiten, directeur général adjoint de la RAM, la compagnie maintient malgré tout 24 rotations Paris-Marrakech et 15 rotation Paris-Agadir. La cadence montera en puissance dès avril prochain. Mieux encore, selon les déclarations de Abdelhamid Addou, directeur générale de l'office national marocain du tourisme (ONMT), des discussions sont en cours entre la RAM et l'office pour envisager sérieusement le retour au charter. «C'est un outil marketing important pour le tourisme marocain», insiste Addou. Mais aucune date n'a été avancée sur la mise en service des vols charter ni aucune précision sur les lignes programmées. Ce qui est sûr en revanche, c'est que l'autoroute aérienne France-Maroc sera la première bénéficiaire. Abdelhamid Addou a également révélé la quête de partenariats entre la RAM et des compagnies étrangères. Les partenariats programmés pour 2012 sont à réaliser avec British Airways, Ryanair, Norwegian, BMI et EasyJet. Cette stratégie vise à «augmenter le nombre de liaisons aériennes à destination des villes touristiques les moins desservies, en adéquation avec les objectifs de la Vision 2020», explique le DG de l'ONMT. Sans oublier l'objectif de renforcement de l'augmentation des capacités de transport vers les destinations phares du Maroc, comme Marrakech et Agadir.