L'activiste du Polisario Lemaadla Zroug a dévoilé, mercredi à Genève, devant le Conseil des droits de l'homme (CDH), le calvaire des familles des disparus sahraouis dans les geôles des séparatistes, dans le sud-ouest algérien. Dans son intervention dans le cadre de la 43e session du CDH, elle a dénoncé les actes de représailles et les châtiments infligés aux opposants dans les camps de Tindouf, «où les dirigeants du Polisario recourent systématiquement aux actes d'enlèvement, de maltraitance et d'exécution à l'encontre des opposants sahraouis». Elle a noté que les milices des séparatistes sont encouragées dans leurs agissements par «l'arbitraire régnant dans ces camps, compte tenu du refus du pays hôte d'assumer ses responsabilités juridiques et morales en violation des chartes internationales». La Sahraouie s'est élevée, dans ce sens, contre le mutisme et l'absence de réactivité des instances internationales, notamment le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) et le CDH, face à ces crimes horribles. Lemaadla Zroug a rappelé, à ce propos, le cas de son père, «kidnappé par les milices du Polisario, quelques mois avant sa naissance, et torturé à mort». Les dirigeants du Front refusent toujours d'informer la famille du lieu où a été enterré son père, a-t-elle expliqué. Et d'estimer que «les familles des victimes du Polisario estiment que le silence de la communauté internationale sur ces violations encourage leurs auteurs à persister dans leurs pratiques criminelles». Ce témoignage rejoint celui de Fadel Breika. Vendredi 6 mars à Genève, l'opposant à la direction du Polisario, libéré le 10 novembre au même titre que les activistes Moulay Abba Bouzeid et Mahmoud Zeidan, a pris la parole vendredi 6 mars pour pointer la responsabilité de l'Algérie dans son arrestation. Il a révélé pour la première fois que des «agents des renseignements algériens l'ont interrogé et torturé» durant la période de son emprisonnement.