Plus d'un mois après avoir été au cœur des débats du Parlement britannique, l'affaire Ali Aarass atterrit, cette fois-ci au Parlement belge. 16 parlementaires issus de différentes formations politiques ont demandé au ministre des Affaires étrangères de faire pression sur le Maroc pour libérer Ali Aarrass. Parmi eux, 5 sont d'origine marocaine. C'est en novembre dernier qu'Ali Aarrass a été condamné à 15 ans d'emprisonnement ferme par la Cour d'appel de Rabat-Salé. Ce citoyen belge d'origine marocaine était suspecté d'avoir participé aux activités du réseau terroriste d'Abdelkader Belliraj. Il avait été arrêté en Espagne en 2008 puis extradé deux ans plus tard vers le Maroc où il est resté en prison dans l'attente de son procès. Ali Aarrass a toujours clamé son innocence depuis son arrestation. Les Belges s'indignent Cette affaire est suivie de très près par la communauté internationale. Après l'indignation de six parlementaires anglais début janvier dernier, ce sont les parlementaires belges, francophones comme néerlandophones qui prennent la relève. Seize d'entres eux, issus de différents partis politiques ont envoyé une lettre au ministre des Affaires étrangères, s'insurgeant contre le fait qu'Ali Aarass n'a pas eu le droit à un procès équitable. Ils exigent également des autorités marocaines «qu'elles s'expliquent sur les nombreuses infractions contre les droits de l'Homme commises dans cette affaire, soulevées et dénoncées par de nombreuses organisations internationales», faisant référence aux actes de tortures commis sur Ali Aarass qui l'ont obligé à faire des aveux, rapporte le site levif.be. Enfin, ces parlementaires insistent sur le fait qu'aucune enquête n'a été ouverte suite à la plainte déposée par Ali Aarrass pour torture. «Tout ceci est contraire à la convention des Nations Unies contre la torture ratifiée par le Maroc», rappellent-ils. Parlementaires d'origine marocaine Parmi les 16 parlementaires qui ont envoyé cette lettre au ministre des Affaires étrangères, cinq sont d'origine marocaine. Malgré leur couleur politique opposée, ils se serrent les coudes pour la libération de leur concitoyen Ali Aarass. Il y a Nadia El Yousfi, vice-Présidente du Parlement Francophone Bruxellois et membre du parti socialiste. Elle est née à Casablanca en 1965. Figure également sur la liste Fouad Ahidar, membre du parti socialiste flamand. Il est né à Malines en 1973. C'est d'ailleurs Fouad Ahidar qui avait invité les mosquées de Belgique à ouvrir leurs portes pour accueillir les sans domicile fixes durant cet hiver glacial. Vient ensuite Jamal Ikazban, membre du parti socialiste à Bruxelles. Ses parents sont originaires d'Al Hoceima. Il y aussi, Zakia Khattabi, Membre du parlement de la Communauté Française pour le parti Ecolo. Elle est née en Belgique en 1976. Enfin, figure aussi sur la liste Ahmed El Khannouss, membre du parlement à Bruxelles-Capitale, au sein du parti centriste, le Centre démocrate humaniste.