Au cours de l'année 2019, les mouvements de près de 10 000 migrants du nord au sud du Maroc ont été enregistrés par l'ONG marocaine Pateras de la Vida. Basée à Larache, l'association est revenue sur ces chiffres en marge de la septième «Marche pour la dignité», tenue samedi à Ceuta, à la mémoire des quinze immigrés décédés en tentant d'entrer dans l'enclave le 6 février 2014. Cités par l'agence de presse espagnole EFE, les responsables de l'ONG ont assuré que le Maroc avait effectué ces déplacements en 2019 avec l'intention d'éloigner les immigrés subsahariens des clôtures de Ceuta et Melilla. Selon la même source, quelque 3 000 migrants des pays subsahariens ont été expulsés vers leurs pays, principalement la Guinée Conakry, le Mali et le Cameroun. Prenant part à cette rencontre et repris par le cite local El Faro de Ceuta, Mohamed Balga, membre de l'ONG, a fustigé que «ces déplacement aient pu être réalisés avec l'aide de l'Union européenne». Dans le même sens, l'organisation a indiqué que les interventions policières à Tanger et Nador, villes voisines de Ceuta et de Melilla, ont rendu difficile l'identification des migrants supplémentaires qui auraient été concernés par cette mesure. Mohamed Balga a également abordé la question des mineurs isolés, notamment marocains à l'étranger, critiquant le fait qu'ils soient stigmatisés en Espagne «par le parti d'extrême droite Vox», mais aussi dans d'autres pays européens. La situation dans les camps de réfugiés de Moria à Ceuta a également été évoquée, alors que des militants, dont deux marocains, ont été arrêtés sur les lieux. Par la même occasion, le membre de l'association Pateras de la Vida a appelé à leur remise en liberté.