Dans son rapport annuel publié ce jeudi sur l'Indice de perception de la corruption (IPC) dans le monde, Transparency International classe le Maroc 80e sur 180 pays. Ainsi, le royaume perd 7 places par rapport à l'année dernière. Consacré à la perception de la corruption dans le monde pour l'année 2019, le rapport de Transparency International publié ce jeudi constate une dégradation de la situation au Maroc, classé 80e sur 180 pays. Le royaume recule ainsi de 7 places, comparé à 2018 où il avait gagné huit places en se plaçant au 73ème rang. Le royaume est ex-aequo avec le Benin, la Chine, le Ghana et l'Inde, qui ont tous enregistré un score de 41 points sur 100. Là encore, le royaume perd deux points par rapport à l'année dernière, et se situe à 9 points de la moyenne. Un retour à la situation enregistrée en 2017 (score de 40 sur 100). Des données qui vont de pair avec celles publiées en juillet par Transparency International et l'Afrobaromètre. Dans la dixième édition du Baromètre mondial de la corruption-Afrique, les deux entités avaient indiqué que 53% des Marocains pensent que la corruption a augmenté au cours des 12 derniers mois ; 31% des utilisateurs du service public affirmaient avoir versé un pot-de-vin au cours des 12 derniers mois, et 74% estimaient que leur gouvernement s'attaquait mal à la corruption. L'un des dix pays arabes les moins corrompus Avec cette note, il est toutefois l'un des dix pays les moins corrompus de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Transparency le classe ainsi à la 8e place, derrière les Emirats arabes unis (21e), le Qatar (30e), l'Arabie saoudite (51e), le Sultanat d'Oman (56e), la Jordanie (60e), la Tunisie (74e) et Bahreïn (77e). Le rapport estime à cet égard qu'avec le même score moyen que l'an dernier (de 39), «il y a peu de progrès dans l'amélioration de la lutte contre la corruption dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord». «La région est confrontée à d'importants problèmes de corruption qui mettent en évidence un manque d'intégrité politique», estiment ses rédacteurs. «La séparation des pouvoirs est un autre défi : des systèmes judiciaires indépendants ayant le potentiel de contrôler le pouvoir exécutif sont rares ou inexistants», déplorent-ils encore. Et d'appeler à «des institutions transparentes et responsables» et la poursuite des «actes répréhensibles», afin d'améliorer la confiance des citoyens dans leurs gouvernements. En Afrique, le Maroc arrive à la 11e place africaine, derrière les Seychelles (27e), le Botswana (34e), le Cap Vert (41e), le Rwanda (51e), l'Île Maurice (56e), la Namibie (56e), São Tomé-et-Príncipe (64e), le Sénégal (66e), l'Afrique du Sud (70e) et la Tunisie. Une position qu'il partage avec le Bénin et le Ghana. Dans le Maghreb, le royaume est ainsi deuxième, devant l'Algérie (106e), la Mauritanie (137e) et la Libye (168e). En bas du classement mondial, le Venezuela (173e), le Yémen (177e), la Syrie (178e), le Soudan du Sud (179e) et la Somalie (180e) occupent les dernières places, tandis que le Danemark, la Nouvelle-Zélande, la Finlande, Singapour et la Suède occupent les premières places.