A quelques jours de l'arrivée des premiers soldats turcs au port de Tripoli, l'Egypte, les Emirtas et l'Arabie saoudite reconnaissent enfin l'importance de l'accord de Skhirat. C'était lors de la dernière réunion de la Ligue arabe. Le Conseil présidentiel du gouvernement libyen, basé à Tripoli, a réitéré mercredi 1er janvier son attachement à l'accord de Skhirat comme unique référence au règlement de la crise dans ce pays maghrébin, rapporte l'agence de presse Anadolu. Cette position de principe intervient seulement vingt-quatre heures après la tenue d'une session extraordinaire de la Ligue arabe au Caire, au niveau des délégués à la demande de l'Egypte, pour examiner l'envoi de soldats turcs en Libye. Elle s'est conclue sur une division des Etats arabes sur cette question. C'est du moins ce que laissent entendre les remerciements du ministre des Affaires étrangères du Gouvernement d'Union Nationale, Mohamed Tahar Siyala, adressés au «Qatar, au Soudan et aux pays de l'Union du Maghreb Arabe pour leurs soutiens à la Libye au cours de la réunion (d'hier) de la Ligue arabe», indique la même source. Le chef de la diplomatie a précisé qu'il a eu des entretiens avec ses homologues au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Mauritanie sur les développements que connait le dossier libyen. A la réunion du Caire, le Maroc n'est pas sorti bredouille De son côté le secrétaire général de l'organisation panarabe, l'Egyptien Ahmed Aboul Gheith a publié un communiqué, ayant requis l'adhésion de tous les membres de la LA, condamnant «les interventions militaires non-arabes en Libye». Une allusion à peine voilée à l'envoi de soldats turcs dans le pays maghrébin. A la réunion du Caire, le Maroc n'est pas sorti bredouille. Il a pu arracher un appui de la part de l'ensemble de pays de la Ligue arabe pour «la mise en œuvre de l'accord de Skhirat, conclu le 17 décembre 2015, en tant que seule référence pour le règlement en Libye». Une position conforme aux déclarations du 17 décembre 2019 du président Al Sissi. Il est lieu de rappeler que l'Egypte, les Emirats, l'Arabie saoudite ainsi que l'Algérie, n'ont jamais soutenu l'accord de Skhirat. Les trois premiers Etats l'ont rejeté pour leur appuis financiers et militaires aux forces du général Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, alors que sa simple signature au Maroc a convaincu le pouvoir algérien de l'ignorer. La couverture de l'APS à la session extraordinaire de la LA en est un parfait exemple. L'agence a complètement fait l'impasse sur tout le passage du communiqué réservé à Skhirat. Cette reconnaissance du processus initié au Maroc, il y a quatre ans, pourrait renforcer les chances du royaume de jouer les médiateurs entre les belligérants sur la scène libyenne à condition que les puissances mondiales et les véritables acteurs en Libye lui donnent le feu vert. En avril 2018 et bien avant l'annonce de l'intervention armée de la Turquie, Rabat avait accueilli un dialogue entre les représentants de l'Est et de l'Ouest de la Libye. Une initiative vite oubliée.