Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a appelé ce lundi 6 janvier 2020 à une solution politique en Libye, où Ankara a annoncé le déploiement de troupes au sol, avertissant d'une « escalade imminente de la violence » autour de Tripoli. « Les derniers événements en Libye indiquent qu'une escalade de la violence autour de Tripoli pourrait être imminente », a déclaré le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères dans un communiqué. « Aujourd'hui il est plus urgent que jamais de travailler véritablement à une solution politique à la crise en Libye. L'Union européenne appelle toutes les parties à s'engager dans un processus politique sous l'égide des Nations unies », a ajouté M. Borrell, alors qu'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU doit se tenir lundi sur la Libye à la demande de la Russie. L'intensification du conflit entre le gouvernement libyen d'union nationale (GNA) à Tripoli, reconnu par l'ONU, et l'homme fort de l'est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, qui cherche à conquérir la capitale libyenne depuis avril, devrait y être évoquée. Trente personnes ont été tuées et 33 blessées samedi dans un raid aérien contre une école militaire dans la capitale libyenne, selon le GNA. « Nous condamnons les attaques comme la frappe de samedi contre une école militaire, qui ne peut qu'apporter plus de violence et de souffrance », a poursuivi le chef de la diplomatie européenne, assurant que l'UE « continuera à déployer tous les efforts pour trouver une solution pacifique et politique » en Libye, plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. A la suite de l'accord militaire conclu entre Ankara et Tripoli, le Parlement turc a approuvé la semaine dernière en urgence une motion permettant au président turc Recep Tayyip Erdogan d'envoyer des militaires en Libye. Dimanche, ce dernier a annoncé que des soldats turcs avaient commencé à être envoyés « progressivement » en Libye. M. Haftar a lancé début avril une offensive pour conquérir la capitale et annoncé le 12 décembre le début d'une nouvelle « bataille décisive » pour s'emparer de Tripoli. Il est soutenu par l'Egypte, les Emirats arabes unies et la Russie.