Quelque chose ne tourne pas rond autour de la fédération du ballon ovale. Son président et vice-président se livrent une concurrence interne pour prendre la tête de l'instance, au risque de faire perdurer une gestion manifestement calamiteuse. Le torchon brûle au sein de la Fédération royale marocaine de rugby (FRMR). Les membres du comité directeur de la FRMR ont décidé de déposer une démission collective «pour des raisons liées à la gestion de la Fédération». Dans une lettre parvenue mardi à la MAP, les membres du comité directeur expliquent que cette démission collective intervient suite à «la violation», par le président de la fédération, du statut de cette instance, tout en outrepassant ses prérogatives, ajoutant qu'ils n'ont pas reçu les procès-verbaux des réunions tenues depuis sa prise de fonctions en plus de la non-adoption des rapports moral et financier de la fédération avant leur envoi aux clubs. D'après les informations recueillies par Yabiladi, l'actuel président de la FRMR, Tahar Boujouala, et le vice-président, Abdennasser Bougja se livrent une concurrence à couteaux tirés. Lors de la précédente élection du bureau directeur, tous deux se seraient mis d'accord pour un objectif commun : lors des prochaines élections, qui devaient se tenir le 30 novembre dernier mais qui ont été repoussées à une date pour l'instant inconnue, l'actuel vice-président devait être élu président et l'actuel président, prendre la place du vice-président. «En somme, ils avaient conclu de se partager la présidence», nous raconte une source au sein de la FRMR. Une gestion de dilettante Mais voilà, l'actuel président, Tahar Boujouala aurait «rompu le pacte» et serait bien déterminé à rempiler pour un troisième mandat (d'une durée de quatre ans), alors que la réglementation de l'instance limite à deux le nombre de mandats. D'après le communiqué du comité directeur, le président de la FRMR «a procédé délibérément à l'annulation des mandats de tous les comités permanents, ordonnant aux fonctionnaires de ne donner suite à aucune demande administrative des membres de la Fédération». Toujours selon nos informations, Tahar Boujouala aurait également sollicité le ministère de la Jeunesse et des Sports pour avoir l'autorisation de présider la fédération une troisième fois mais n'aurait pas encore reçu de réponse. En attendant, les problèmes s'accumulent au sein de la fédération : les correspondances du World Rugby, l'organisme international qui gère le rugby à XV et le rugby à sept, n'auraient pas reçu de réponse, a fait savoir Abdennasser Bougja à la MAP. Par ailleurs, le programme de compétitions n'a pas été soumis à cet organisme pour que la FRMR puisse bénéficier de la subvention attribuée chaque année par la Fédération internationale de rugby. «Tout fonctionne en dilettante», résume notre source. Qui pourra sortir le rugby national de cette mêlée ?