Mardi, la députée parlementaire Ibtissam El Azzaoui a déposé une proposition de loi au bureau de la Chambre des représentants. Le texte, en lien avec les retraites des parlementaires, ambitionne d'abroger les lois instaurant ce régime des retraites que l'élue du PAM considère comme l'héritage d'un système de rente. Quel est le contexte de votre proposition et pourquoi ce timing ? Ce n'est pas un sujet nouveau que j'aborde. C'est l'un des premiers sujets que j'ai abordés au début de mon mandat. J'ai auparavant dit être contre cette rente parlementaire et que c'est quelque chose qui doit être corrigée. Le débat sur ce sujet n'a que trop duré. On en parle depuis 2017 jusqu'à aujourd'hui, tandis que des sujets nettement plus importants, plus stratégiques et plus critiques pour la nation et les citoyens n'ont pas bénéficiés de tout ce temps et tout ce débat public. En tant que législateurs, nous avons tous les outils nécessaires pour mettre en place une solution ou une réponse définitive sur cette question. Il y a des voix qui appellent à la réforme, mais pour moi, quand on réforme une rente, elle reste toujours une rente. Nous savons que la caisse est aujourd'hui déficitaire et que toute solution ne fera que reporter le problème de quelques années. Il y a eu une grande réforme des systèmes des retraites qui a été faite pour les salariés et les fonctionnaires. Nous avons repoussé l'âge de départ à la retraite. Il y a des personnes qui doivent travailler plus de trente ans et qui ne bénéficient pas d'une somme de 5 000 dirhams. Alors qu'un député ayant passé un mandat de cinq ans peut en bénéficier. Cette mission noble de représenter le peuple au sein de cette institution parlementaire a une date de début et une date de fin et donc toutes les indemnités devraient se terminer à la date de fin de mandat. J'appelle donc à faire l'épuration puis la liquidation de cette caisse pour que nous puissions clore ce débat de manière définitive et pérenne. Est–ce que vous êtes soutenue par d'autres parlementaires ? Oui, il y a eu des déclarations de différents députés et de différentes couleurs partisanes, qui ont déclaré qu'il s'agit d'une rente. Je suis optimiste, notamment quant à mes collègues et surtout les jeunes députés et députées de tous les partis politiques pour suivre cette voie qui créera le changement et qui offrira les bonnes réponses en adéquation avec les attentes des citoyennes et des citoyens. Quelles sont les grandes lignes du texte que vous proposez ? Il s'agit de trois points. Pour les anciens députés ayant terminé leurs mandats avant 2016, il faut calculer le reliquat, car nous savons que chaque député cotise 2 900 dirhams, en plus d'une cotisation équivalente réglée par l'Etat. Le montant restant sera donc remis à ces députés, car c'est ce qu'ils ont cotisé. Les députés actuels ayant commencé à exercer en 2016 doivent arrêter de payer des cotisations et qu'on leur rembourse la somme de leurs cotisations. Quant aux députés qui viendront en 2021, qu'on ne leur retranche rien, pour clore ce sujet de manière définitive. Pensez-vous que le texte que vous avez proposé parviendra à la Commission des finances pour être discuté ? J'ai exercé un droit que le règlement intérieur (de la Chambre des représentants, ndlr) me permet, de déposer une proposition de loi. Elle doit prendre son chemin logique et naturel comme n'importe quelle proposition de loi, conformément aux textes régissant notre travail. Maintenant, c'est une question de programmation. J'espère que cela se fera très rapidement pour qu'on en finisse avec les sujets marginaux et que nous nous attaquions aux vrais questions, car ce dossier ne mérite pas autant de polémiques.