Le Bureau de la lutte contre le terrorisme du Département d'Etat américain a publié son rapport annuel sur le terrorisme dans le monde. Un document qui rappelle que le Maroc, dont la stratégie globale est à saluer, a arrêté 71 personnes et a démantelé près de 20 cellules en 2018. L'année dernière, le Maroc a poursuivi sa stratégie globale de lutte contre le terrorisme, qui comprend «des mesures de sécurité vigilantes, une coopération régionale et internationale et des politiques de lutte contre la radicalisation». C'est ce qu'indique le Bureau de la lutte contre le terrorisme du Département d'Etat américain dans son rapport annuel sur le terrorisme, publié le 1er novembre. Le document, qui reconnait que «les Etats-Unis et le Maroc entretiennent une coopération excellente et de longue date en matière de lutte contre le terrorisme», ne tarit pas d'éloges sur le royaume. «En 2018, les efforts du Maroc en matière de lutte contre le terrorisme ont largement atténué son risque terroriste», reconnaît-il. Et de souligner, cependant, que le Maroc continue toutefois «de faire face à des menaces sporadiques, émanant principalement de petites cellules terroristes indépendantes, dont la majorité ont prétendu être inspirées par ou affiliées à l'organisation ''Etat islamique''», poursuit le rapport. 71 personnes arrêtées et plus de 20 cellules démantelées Pour son volet relatif à la législation, l'application de la loi et la sécurité des frontières, le document salue la finalisation, par le Maroc, d'un projet de loi relatif au contrôle des exportations et de biens à double usage et des services qui leurs sont liés. Cela «donnerait aux forces de l'ordre marocaines le pouvoir d'arrêter le commerce illicite et le transfert de marchandises pouvant servir à créer des armes de destruction massive ou pour soutenir le développement d'un programme» de ce genre. «En 2018, les forces de l'ordre marocaines, sous la coordination du ministère de l'Intérieur, ont ciblé et arrêté 71 personnes. Elles ont également démantelé plus de 20 cellules terroristes qui prévoyaient d'attaquer diverses cibles, notamment des bâtiments publics, des personnalités et des sites touristiques», rappelle le document. Et de considérer que les forces de l'ordre ont «mis à profit la collecte de renseignements, le travail de police et la collaboration avec des partenaires internationaux pour lutter contre le terrorisme». Rappelant la création, l'année dernière, du «Comité permanent mixte sur les opérations spéciales», le Bureau de la lutte contre le terrorisme a estimé que «la création de ce comité codifie une organisation unique chargée de l'organisation, de la formation, du développement et de l'équipement de toutes les forces militaires marocaines chargées des opérations de lutte contre le terrorisme». Un premier attentat terroriste depuis 2011 La même source rappelle, plus loin, que la sécurité aux frontières est restée une priorité absolue pour les autorités marocaines. Le rapport du Département d'Etat américain évoque aussi la stratégie globale en matière de lutte contre l'extrémisme violent du Maroc tout comme la coopération internationale et régionale du Maroc. A cet égard, le document rappelle que le royaume copréside actuellement, avec les Pays-Bas, le Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF) et qu'il a activement contribué à «l'ancienne initiative» ayant abouti aux «Bonnes pratiques de Rabat-Washington en matière de prévention, de détection, d'intervention et de réponse au terrorisme local». Le rapport du Département d'Etat américain ne manque pas de rappeler les incidents terroristes de 2018 au Maroc, à commencer par le double attentat d'Imlil, «premier incident terroriste depuis 2011» avec l'assassinat de deux touristes scandinaves en décembre 2018. L'occasion aussi de faire le bilan des arrestations survenues en mars, en juillet et en septembre de l'année dernière. Le rapport fait aussi état des incidents et des arrestations de terroristes d'origine marocaine, comme le cas du Français de 25 ans né au Maroc à l'origine de l'attentat à Carcassonne et Trèbes, dans le sud de la France, la déportation de Mounir El Motassadeq d'Allemagne vers le Maroc en octobre et l'expulsion de deux Marocains d'Italie en août.