Le Département d'Etat américain a mis en relief la politique adoptée par le Maroc en matière de lute contre le terrorisme en en faisant "une priorité" depuis les attentats de Casablanca en 2003. C'est ce que relève le rapport annuel sur le terrorisme pour l'année 2015 publié jeudi à Washington. En 2015, souligne le document, les efforts du Maroc ont atténué le risque du terrorisme dans le pays même si ce dernier continue de faire face aux menaces de ce fléau, en grande partie de la part de petites cellules indépendantes , violentes et extrémistes, partisans de ce qu'on appelle l'idéologie jihadiya Salafiya. Le rapport fait état du démantèlement de nombreux groupes terroristes ayant des liens avec Daech, Al Qaeda et AQMI qui continuent de recruter des marocains pour aller combattre dans d'autres pays. Il cite le ministère de l'Intérieur du Maroc selon lequel, prés de 1500 marocains ont rejoint les organisations terroristes depuis 2011, dont 719 combattent au sein de Daech. Le document fait également état des préoccupations du Maroc face au retour éventuel de ces combattants dans le pays, et face à la radicalisation des Marocains durant leur séjour en Europe occidentale. Il rappelle à cet égard les menaces d'attaque contre la monarchie et des institutions stratégiques et des hautes personnalités. Après avoir mis en relief le rôle du Maroc dans la Coalition globale contre Daech, le Département d'Etat a cité l'example du travail accompli par le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), mis sur pied en 2015 en tant qu'institution centrale avec pour objectif de renforcer la gouvernance en matière de sécurité à l'échelle nationale dans un cadre légal et transparent. Cet organisme relevant de la Direction générale de surveillance du territoires (DGST) agit sous la supervision du procureur et est doté de plusieurs prérogatives y compris de procéder à des arrestations, mettre sous écoute des suspects etc, précise le document. A cet égard, le rapport se fait l'écho de l'engagement public du gouvernement de ne pas utiliser la lutte contre le terrorisme comme prétexte pour priver les individus de leurs droits, soulignant son adhésion aux normes de respects des droits de l'homme et de transparence dans son approche. Le document souligne par ailleurs que le Maroc et les Etats-Unis continuent de mettre en œuvre l'accord trilatéral de partenariat en matière de lutte contre le terrorisme dans les les régions du Sahel et du Maghreb. Il met l'accent également sur la coopération du royaume avec de partenaires internationaux qui a permis de démanteler des cellules terroristes présumées et de poursuivre en justice de nombreux individus. Le rapport fait par ailleurs mention de la stratégie adoptée par le gouvernement en matière de propagation d'un islam modéré basé sur le rite malékite pour lutter contre toute radicalisation, rappelant à cet égard la formation de prés de 50.000 imams au Maroc, et d'autres provenant de France, du Gabon, de Guinée, du Kenya, de Libye, du Mali, du Nigeria, et de Tunisie.