Nouveau gouvernement, mais même politique étrangère pour l'Italie. Lors de sa visite à Rabat, Luigi Di Maio, nouveau ministre des Affaires étrangères, s'est inscrit dans la continuité des mesures sécuritaires et anti-migrants de la Ligue, malgré son retrait de l'exécutif. Ce vendredi, le nouveau ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio (Mouvement cinq étoiles) a été reçu au Maroc par son homologue, Nasser Bourita, ainsi que par le chef du gouvernement marocain, Saâdeddine El Othmani. Cette visite a pour objectif principal d'acter un partenariat stratégique multidimensionnel entre les deux pays, notamment pour le renforcement des liens économiques, la lutte contre le crime transnational et la gestion des migrations. Il s'agit du premier voyage officiel de Di Maio à l'étranger, en sa qualité de chef de la diplomatie. Celui-ci a en effet souligné que le royaume, «porte d'accès à l'Afrique», a longtemps suscité l'intérêt de ses partenaires européens, notamment dans le traitement des questions migratoires régionales, des situations de crise notamment celle de la Libye, du retour des ressortissants à leurs pays d'origine ainsi que les opportunités économiques d'investissement qui se présentent aux entreprises italiennes. En effet, la visite Luigi Di Maio au Maroc intervient au lendemain du renouvellement d'un accord avec la Libye, relatif aux aides financières pour la formation des garde-côtes libyens afin de bloquer les départs de migrants. Hier, le chef de la diplomatie italienne a indiqué devant le parlement à Rome que cet accord a été prolongé de trois ans, tandis que ses termes restent controversés, pour les associations de défense de migrants qui alertent sur le danger de garder ces dernier dans une zone de conflit. Migration, migration et migration... Dans ce sens, Luigi Di Maio a estimé que l'Italie avait «le devoir de dialoguer constamment avec ses partenaires d'Afrique du Nord, pour la sécurité nationale, mais aussi pour l'économie». En termes de migration, il rappelle qu'un accord de retour est signé avec Rabat depuis 1998, bien qu'il ne soit pas encore ratifié. «C'était l'une des demandes que j'ai formulée à l'attention du gouvernement marocain», explique le ministre. Chemin faisant, les deux représentants ont décidé de renforcer leur coopération judiciaire, avec «la signature d'un accord modificatif ou complémentaire relatif à l'entraide en matière pénale», notamment pour simplifier le retour de Marocains à leur pays ou encore «lutter contre la migration irrégulière». Migration et sécurité pour limiter les flux migratoires sont hérigées en priorités pour le ministre italien, comme il l'a précédemment soutenu au sein de son gouvernement. «Avec mon homologue marocain (…) nous sommes d'accord sur une ligne stricte vis-à-vis de l'immigration irrégulière et des politiques d'intégration à tous ceux qui ont envie d'investir et développer leurs capacités dans le pays d'accueil», explique-t-il encore. Par ailleurs, Luigi Di Maio a précisé que «le modèle porté avec le Maroc peut constituer une source d'inspiration à l'échelle de l'Union européenne, et en faveur des pays de la Méditerranée», rapporte un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger. Dans un entretien avec Saâdeddine El Othmani, le chef de la diplomatie italienne a par ailleurs évoqué «la situation de la Méditerranée et de la Libye, les préoccupations communes à propos de la menace terroriste et des flux migratoires constants». «Nous avons également parlé du renforcement de nos échanges commerciaux (…) considérant l'Afrique comme une opportunité de croissance plus qu'un danger», a encore indiqué Luigi Di Maio.