Publiée notamment par Libération, une lettre de l'humoriste franco-marocain Yassine Belattar avertit le président Emmanuel Macron que «la France va connaître une mue communautaire». Par la même occasion, il annonce au chef d'Etat sa démission du Conseil présidentiel des villes. Cette décision est prise par l'artiste suite à la polémique autour des accompagnatrices scolaires voilées. «J'ai aimé chaque moment passé au sein de cette institution non partisane où nous avons tenté de faire de ces quartiers dits populaires un sujet non populiste. Le temps du changement n'est pas venu malheureusement et bien des acteurs de cette question ne veulent pas considérer que les habitants de ces quartiers font partie de l'équation et non du problème de ce pays», explique-t-il en s'adressant au président. «Je suis déçu que certains ministres que vous avez choisis ne supportent même pas l'idée de voir une femme voilée sur le territoire», écrit-il, en allusion à la mère voilée qui a été prise à partie, vendredi dernier, par le responsable régional RN, Julien Odoul. «Cette femme était du bon côté de la loi, elle est mère, elle est libre, le reste n'est qu'agression et jugement moral dont on se passerait bien. N'étant pas Don Quichotte, je ne me battrai pas contre des moulins à vent», écrit encore Yassine Belattar. «Il est dorénavant certain qu'un système favorable à certains élus, et non à leurs habitants, a gangrené en banlieue», ajoute-t-il en déplorant notamment «la responsabilité d'une paupérisation dramatique», qui traverse différentes tendances partisanes. «Douter de notre capacité, en tant que musulmans, à faire la différence entre le bien ou le mal est une blessure qui mettra du temps à cicatriser. Je porte sur mon visage les balafres que mon propre pays m'a faites (…) Je suis libre de mes actes mais je ne veux être emprisonné par mes privilèges. Je ne participerai pas car je ne cautionne pas», écrit l'humoriste, expliquant qu'«il faudra légaliser les musulmans dans ce pays avant de légaliser la marijuana».