Le 7 août, les défenseurs de la langue arabe ont lancé une initiative contre la loi-cadre 51-17. Avant leur première réunion officielle qu'ils tiendront la semaine prochaine, ils annoncent de nouvelles adhésions de personnalités dont Sion Assidon et Khalid Sefiani. Pas de vacances pour les opposants à la «francisation de l'enseignement». Après le ralliement de Abdelilah Benkirane, ils ont réussi à convaincre Sion Assidon, ancien détenu politique et Khalid Sefiani, connus tous deux pour être des militants contre toute normalisation avec Israël. Un renfort de valeur à même de conforter les positions prônées par les défenseurs de la langue arabe, notamment lorsqu'ils avancent que toutes les composantes de la société marocaine sont contre la loi-cadre 51-17. «Je confirme les adhésions de Sion Assidon et de Khalid Sefiani à notre action», nous indique Fouad Abou Ali, président du Collectif national pour la langue arabe. «D'autres noms vont rejoindre notre initiative dans les jours à venir, sachant que nous n'avons pas lancé une pétition pour recueillir le plus grand nombre de signatures, mais plutôt dans le but de constituer le noyau d'un mouvement opposé à la francisation de l'école marocaine», a-t-il précisé. Une réunion est prévue la semaine prochaine D'autres ténors de la vie partisane au Maroc seront-ils tentés d'intégrer le groupe, qui s'est réuni le 7 août à Rabat ? Notre interlocuteur botte en touche. «Nous avons relevé un embarras chez certains militants… Ils préfèrent patienter avant de prendre la décision», explique brièvement Fouad Abou Ali. Et d'annoncer que «la semaine prochaine, les promoteurs de l'initiative devront se rencontrer à Rabat pour examiner les actions à prendre. La commission préparatoire tient des réunions quotidiennes et est en contact permanent avec tous les membres». Par ailleurs, le président du Collectif pour la langue arabe n'a pas souhaité donner les noms qui composent ladite commission, promettant de les révéler à une autre occasion. Autant de précautions qui soulèvent des interrogations. Fouad Abou Ali défend cette ligne de conduite, se faisant l'avocat d'une «mobilisation à petit pas». Il explique que «l'initiative compte dans ses rangs des personnalités appartenant à différentes familles politiques. Il y a des islamistes du PJD et d'Al Adl Wal Ihsane, de l'extrême gauche et de l'Istiqlal, ainsi que des personnalités de la société civile. Il faut trouver le dénominateur commun entre toutes ces sensibilités pour pouvoir avancer, tout en veillant à ne pas heurter les égos de chacun». D'ailleurs, dès la publication de cet article Sion Assidon a tenu à démentir l'information donnée à Yabiladi par Fouad Abou Ali. «Je n'ai pas d'hostilité contre ce mouvement mais il est totalement faux d'annoncer mon adhésion à ce groupe», nous a-t-il précisé au téléphone.