Depuis quatre ans qu'il est mis en place au poste-frontière avec le Maroc, le bureau d'asile de Ceuta n'est venu en aide à aucun des Marocains convertis au christianisme et désireux de bénéficier du service de cette structure car se disant persécutés en raison de leur foi. C'est ce que qu'indique le média espagnol Religion en libertad, sur la base d'un long reportage que le site local El Faro de Ceuta a consacré à l'activité et à l'utilité du lieu. Le 16 mars 2015, le ministre espagnol de l'Intérieur de l'époque, Jorge Fernández Díaz, s'est rendu à Ceuta pour l'inauguration de ce bureau se voulant entièrement dédié au traitement des demandes d'asile. Dans le temps, le responsable considérait cette démarche comme une «impulsion pour le la protection des droits humains aux frontières». Mais en quatre ans, «pas une seule personne n'a demandé l'asile dans ce bureau», selon le journal. La même source estime qu'il existe près de 9 000 chrétiens de nationalité marocaine, la plupart d'entre eux étant protestants, susceptibles d'être exposés à une persécution si leur entourage élargi prend connaissance de leur appartenance religieuse. Mais pour nombre d'entre eux, le bureau ce Ceuta reste inaccessible, comme est le cas pour Mostafa. Cité par la même source, ce professeur converti au christianisme en 2016 explique ne pas être le seul à trouver des difficultés pour faire parvenir sa demande d'asile au bureau frontalier de Ceuta. Le poste-frontière de Tarajal, où se trouve le bureau de l'asile, est «de plus en plus blindé pour les citoyens marocains [qui] ne sont pas autorisés à accéder au bureau de l'asile pour déposer leurs demandes», souligne Religion en libertad. La délégation gouvernementale de Ceuta précise que «toutes les demandes d'asile déposées à Ceuta sont directement adressées à l'Office de l'immigration ou au CETI lui-même, ainsi qu'au siège supérieur du Paseo de Colón». Mais encore une fois, le bureau de Tarajal dont le budget s'élève à des milliers d'euros n'en réceptionne aucune.