Profitant des moments de joie et de liesse qu'ont vécu des Marocains et des Algériens la semaine dernière pour célébrer la qualification des Fennecs pour la demi-finale de la CAN, des voix appellent à l'organisation d'une marche ce samedi pour demander l'ouverture de la plus longue frontière terrestre fermée au monde. Capitaliser sur la liesse partagée entre le Maroc et l'Algérie autour de la qualification des Fennecs à la Finale de la Coupe d'Afrique des Nations pour appeler à l'ouverture des frontières. Tel est l'objectif d'un appel lancé sur les réseaux sociaux par plusieurs activistes et résidents de la région de l'Oriental cette semaine pour mettre fin à la fermeture des frontières depuis 1994. Ainsi, selon cet appel lancé sur le réseau social Facebook, relayé par l'agence espagnole EFE, ses promoteurs appellent les habitants de plusieurs villes marocaines proches de la frontière à se rencontrer ce weekend à plusieurs endroits. Ouvrir la frontière ou mettre en place des passages humanitaires Hassan Ammari, militant des droits de l'Homme et l'un des promoteurs de l'initiative, confie que l'objectif de cette initiative est de «capitaliser sur le moment actuel de symbiose entre les deux peuples grâce à la Coupe d'Afrique des Nations (CAN)». «Nous devons profiter de ce moment pour envoyer un message sur les liens qui unissent les deux peuples», a-t-il déclaré à EFE, ajoutant que les promoteurs de l'initiative étaient en coordination avec plusieurs ONG, au Maroc comme en Algérie. En effet, la Ligue algérienne de défenses des droits de l'Homme (LADDH) pourrait organiser, selon l'agence espagnole, une marche parallèle de l'autre côté de la frontière. Hassan Ammari assure qu'il y aura des Algériens dans la marche marocaine, et inversement, comme symbole de l'existence aussi de «liens de famille» entre les deux peuples. Contacté par Yabiladi, l'activiste ajoute qu'il y a des activistes algériens disposés à coordonner avec leurs homologues marocains. «En plus de LADDH, nous tenterons aussi de coordonner avec le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP) et d'autres associations ayant déjà soutenu cette revendication», nous explique-t-il. «La souffrance des familles vivant des deux côtés de la frontière fermée ne cessent de s'aggraver. L'initiative vise l'ouverture des frontières ou, le cas échéant, la mise en place de passage humanitaire au profit des familles.» Hassan Ammari Pour le moment, deux points de rassemblement pour la marche ont été confirmés : le point frontalier Oujda-Maghnia et le point frontalier Saidia-Marsa Ben M'Hid. «Il y a d'autres propositions comme Figuig-Béni Ounif, qui seront confirmées ultérieurement», ajoute Hassan Ammari. Celui-ci rappelle des initiatives semblables organisées en mars 2019 et en août et juillet 2018. «Pour nous, il faut faire pression sur les responsables des deux côtés pour que l'ouverture des frontières soit mise en exergue en tant que revendication populaire. Pour nous, il y a de l'espoir et les prémices d'une volonté des deux côtés», conclut-il. La plus longue frontière terrestre fermée au monde La semaine dernière, un Algérien a forcé la frontière fermée depuis 25 ans pour venir célébrer coté marocain, la victoire des Fennecs lors des quarts de finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN 2019), jeudi dernier. Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, on le voit enjamber la séparation entre les deux pays avant d'être interpelé par deux soldats gardes-frontière marocains. Sur les réseaux sociaux, d'autres vidéos montrent des supporters algériens et marocains portant le maillot blanc et verts et en liesse après la victoire des Fennecs contre la Côte d'Ivoire. La frontière terrestre entre l'Algérie et le Maroc, longue de 1559 km, est fermée depuis 1994 par décision algérienne, après l'attentat terroriste dans l'hôtel Atlas Asni à Marrakech que le Maroc a attribué à l'Algérie en imposant un visa obligatoire aux ressortissants du voisin de l'Est. En outre, les deux pays se sont lancés dans une course aux blindages des frontières, en 2014, construisant chacun des murs en béton et des séparations, en justifiant ces démarches par la lutte contre la migration irrégulière et les trafics illicites.