Si 53% des répondants pensent que la corruption a augmenté au cours des 12 derniers mois. Plus grave encore, 41% affirment que la plupart ou la majorité des membres du Parlement seraient corrompus. L'Afrobaromètre et l'ONG internationale Transparency ont publié cette semaine la dixième édition du Baromètre mondial de la corruption – Afrique. Un sondage qui donne aux Africains l'occasion de relayer leur perception de la corruption dans leur pays respectifs. Ainsi, au Maroc, 53% des répondants pensent que la corruption a augmenté au cours des 12 derniers mois, 31% des utilisateurs du service public affirment avoir versé un pot-de-vin au cours des 12 derniers mois, alors que 74% pensent que leur gouvernement s'attaque mal à la corruption. Le rapport révèle aussi que 49% pensent que les citoyens ordinaires peuvent faire la différence dans la lutte contre la corruption. Dans les détails, le taux de pots-de-vin est passé de 48% en 2015 à 31% seulement en 2019, de 13% à 6% dans les écoles publiques alors que les pots-de-vin dans les hôpitaux publiques et centres de santé de 38% à 32%. Egalement basé sur les réponses des personnes ayant utilisé le service, la corruption au niveau de la police a, elle aussi, baissé entre 2015 et 2019, se situant à 31%. Mais sur la question du niveau de corruption perçu au cours des 12 derniers mois, le pourcentage des personnes faisant état d'une hausse est passé de 26% en 2015 à 53% en 2019, seulement 12% des répondants font état d'une baisse du niveau de corruption alors que 26% estiment que le niveau a stagné. Concernant la corruption par institution, 39% pensent que la plupart ou la majorité de la présidence du gouvernement serait corrompue, 41% l'affirment s'agissant des membres du Parlement alors que 37% pensent que la plupart ou la majorité des officiels du gouvernement soient corrompus. Le rapport fait état d'une baisse, entre 2015 et 2019, du pourcentage de ceux qui pensent que la plupart ou la majorité du corps de la police et de la magistrature seraient corrompus. Ces deux taux passent respectivement de 34% en 2015 à 24% et 26% en 2019. Des «changements fondamentaux et systémiques» pour lutter contre la corruption en Afrique Au niveau du continent, les deux institutions affirment que «la corruption entrave le développement économique, politique et social de l'Afrique». «Il s'agit d'un obstacle majeur à la croissance économique, à la bonne gouvernance et aux libertés fondamentales, telles que la liberté de parole ou le droit des citoyens de demander des comptes aux gouvernements», poursuivent-ils. «Plus que cela, la corruption affecte le bien-être des individus, des familles et des communautés et bien qu'elle varie considérablement selon les pays et les institutions publiques, la corruption nuit à des centaines de millions de citoyens en compromettant leurs chances de créer un avenir stable et prospère.» Dixième édition du Baromètre mondial de la corruption – Afrique La dixième édition du Baromètre mondial de la corruption - Afrique montre aussi que les problèmes de corruption auxquels sont confrontés les citoyens africains sont «complexes et revêtent de multiples facettes, nécessitant des changements fondamentaux et systémiques». Bien que la plupart des personnes interrogées aient estimé que la corruption avait augmenté dans leur pays, une majorité a estimé qu'elles pouvaient, en tant que citoyens, faire une différence dans la lutte contre la corruption, conclut le document. A rappeler que le sondage au Maroc a été réalisé par Global for Survey and Consulting (GSC) entre le 13 et 28 mai 2018. Ils seraient aussi 1 200 personnes à avoir répondu aux différentes questions pour l'élaboration de la section dédiée au royaume. Article modifié le 2019/07/13 à 20h10