En 2050, le climat de nos villes pourrait considérablement changer, même que les plus hautes températures des mois les plus chaud pourraient connaître jusqu'à sept degrés de hausse. C'est ce que prédit une étude qui s'est intéressé à l'impact mondial du réchauffement de la planète. Selon une nouvelle étude mondiale sur l'augmentation des températures dans les grandes villes, la capitale espagnole Madrid enregistrera une augmentation de 6,4°C pendant les mois les plus chauds de l'année. Ainsi, Madrid aura en 2050 le climat actuel de Marrakech et Barcelone celui d'Adélaïde. Citée par La Vanguardia, l'étude menée par l'Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich (ETH-Zurich, Suisse) s'est intéressée à 520 villes. Ses résultats ont été publiés cette semaine dans la revue scientifique PLoS One. La carte interactive indique que l'augmentation de la température moyenne à Madrid augmentera de 3,1°C pendant les mois les plus froids et de 6,4°C pendant les mois les plus chauds. A Barcelone, la moyenne de température annuelle augmentera de 2,5°C, celle du mois le plus chaud de 3,4°C et celle du mois le plus froid de 2,2°C. «Nous soulignons la prévision selon laquelle le climat de Madrid en 2050 ressemblera au climat actuel de Marrakech, celui de Stockholm à celui de Budapest ; Londres aura des températures similaires à celles de Barcelone, Moscou comme Sofia (Seattle à San Francisco) et Tokyo à Changsha (Chine)», indiquent les auteurs de l'étude, alertant que la crise climatique est bien en cours. Les pays de la rive sud de la Méditerranée ne seront pas épargnés par ces changements, d'autant plus que plusieurs villes du pourtour seront touchées, notamment celles du Maroc, d'Algérie, de Tunisie et même de Libye. Le Maroc et les pays voisins également touchés Le climat de Marrakech ressemblera, en 2050, à celui de Bir Lahlou actuellement. «La température maximale du mois le plus chaud devrait augmenter de 7°C, entraînant une variation annuelle moyenne de la température de 2,9°C», fait savoir l'étude. Les villes intérieures ou en hauteur peuvent être celles les plus impactées par ces changements, selon les résultats des chercheurs. Ces derniers indiquent que le climat de Fès sera plus semblabme à celui de Mossoul, avec une hausse de 7,4°C dans les températures du mois le plus chaux et un changement de température annuel moyen de 2,7°C. A Casablanca, la température maximale du mois le plus chaud sera en hausse de 1,6°C, soit un changement de 1,7°C sur la moyenne annuelle des températures. De ce fait, le climat de la capitale économique pourrait devenir «très semblable à celui de Tripoli». En Algérie, le climat d'Oran sera le plus semblable à celui de Casablanca, d'ici 2050. La température du mois le plus chaud augmentera de 0,7°C, tandis que la moyenne annuelle des températures changera 2,5°C. Le climat actuel de Fès sera celui qu'on retrouvera en 2050 à Tunis, où 4°C s'ajouteront à la plus haute température du mois le plus chaud, impactant ainsi la température moyenne annuelle qui augmentera de 1,5°C. «D'ici 2050, le climat de Tripoli ressemblera davantage à celui de Tai'zz (Yémen) actuellement», avec une température maximale du mois le plus chaud «en hausse de 3,1°C et un changement de la moyenne annuelle des températures de 1,9°C», indique la même source. Autant dire que ces changements climatiques concernent toutes les régions du monde, ce qui pourrait impacter notamment les modes de vie et l'équilibre naturel. Jean-François Bastin et Thomas W. Crowther, deux des principaux auteurs de l'étude, ont d'ailleurs publié la semaine dernière une autre étude sur l'impact de cette crise sur la communauté internationale. Pour limiter les conséquences de la hausse des températures dans les grandes villes, ils recommandent notamment de «replanter des arbres à grande échelle afin de réduire la présence de gaz à effet de serre dans l'atmosphère», surtout dans le milieu urbain. Article modifié le 2019/07/16 à 13h36