L'Association Forum Béni Amir, très impliquée dans l'avenir de la région de Tadla-Azilal, a convié des experts et des spécialistes nationaux et internationaux venus d'Allemagne, du Canada, de Danemark et d'Haïti pour se pencher sur les impacts du climat dans cette région. Le Maroc ne fait certes pas partie du «club» des grands pollueurs, mais il est, à l'instar du reste de la planète, impacté par le changement climatique. En effet, des études scientifiques crédibles montrent que la température globale de la terre ne cesse d'augmenter depuis le début du siècle dernier. En effet, le XXème siècle fut le siècle le plus chaud des 1000 dernières années et la décennie la plus chaude fut celle des années 1990 ! D'ici la fin du siècle présent, il est prévu que la température moyenne au sol augmente de 1,5°C à 6°C globalement. Le niveau des mers devrait, quant à lui, s'élever de 15 à 95 centimètres. Cette hausse actuelle de la température du globe, dont les causes sont majoritairement anthropiques, a des conséquences néfastes. Parmi celles-ci, on peut citer les changements au niveau des circulations océanique et atmosphérique, ce qui perturbera les précipitations, augmentera la sécheresse et exacerbera la désertification. Le Maroc est, à l'instar du reste de la planète, impacté par le changement climatique : la sècheresse, par exemple, réduit le niveau d'eau dans les nappes phréatiques de 2 mètres par an. Des enjeux Face à une telle situation, le Maroc avec ses 3500 km de cotes, de par sa position géographique particulière et diversifiée (le Littoral Atlantique à l'ouest, la méditerranée au Nord, les montagnes de l'Atlas au centre et le Sahara au sud…) se trouverait pris entre « le marteau » de la sécheresse et « l'enclume » de la hausse du niveau moyen de la mer. Des études ont montré que l'impact du changement climatique au Maroc diffère par région et par produit où certaines cultures sont très sensibles au changement climatique. La région de Tadla-Azilal de par sa géomorphologie hostile est une des régions du Maroc les plus vulnérables aux changements climatiques. Un observatoire sur le climat et l'environnement dans le pipe Partant, l'Association Forum Béni Amir, très impliquée sur l'avenir de la région de Tadla-Azilal, a décidé de prendre le taureau par les cornes. Parce qu'«il y a une prise de conscience du changement climatique dans le monde», note son président Mezyaoui El Ghazouani. L'association a ainsi convié des experts et des spécialistes nationaux et internationaux venus d'Allemagne, du Canada, de Danemark et d'Haïti à une rencontre internationale sur les impacts du climat dans cette région. Pendant deux jours, les participants réfléchiront aux moyens de contrecarrer la dégradation de l'environnement de ce territoire. Leur mission sera entre autres de passer à la loupe la situation de l'environnement de la région et de celui du Royaume en général, de proposer des solutions pour limiter les dégâts. Des étudiants, des chercheurs dans le domaine de l'environnement devront aussi garnir la liste de la palette de scientifiques invités. La réflexion sera axée autour de trois points à savoir «les impacts des changements climatiques sur les zones montagneuses, les impacts du changement climatique sur la plaine et les politiques d'adaptation». En clair du 12 au 13 juin, toutes les questions liées à l'environnement, leurs conséquences économiques et sociales, les moyens de contrecarrer son impact seront passés au crible. Aussi, pour le Forum Béni Amir, la rencontre sera-t-elle un excellent moyens pour «initier des programmes de coopérations inter-universitaires dans le domaine de l'environnement», de faciliter le partage du savoir-faire entre experts. Les organisateurs du forum reste convaincus, c'est là une manière efficace de promouvoir auprès des organismes internationaux, la place du Maroc en tant que «Hub de coopération et de transfert de technologies climatiques et environnementales vers les pays d'Afrique de l'Ouest». Cependant, l'ultime objectif de forum est, à long terme, de voir la coopération entre le Maroc, les organismes internationaux et les pays d'Afrique de l'Ouest aboutir à la construction d'un observatoire sur le climat et l'environnement dans le Royaume. Cette rencontre est la première du genre prévue par le Forum Béni Amir, avec la collaboration des autorités de la Wilaya et des autorités de la région de Tadla-Azilal. Mais elle n'est pas que «la première étape d'une série de rencontres que prévues» à en croire Mezyaoui El Ghazouan.