Trois quarts des employés du Mouvement contre le Racisme, l'antisémitisme, et la xénophobie (MRAX) sont entrés en grève ce lundi. Le leadership de l'actuel directeur Radouane Bouhlal, d'origine marocaine, est de plus en plus contesté. Radouane Bouhlal, à la tête du MRAX depuis 2004, ne semble plus faire l'unanimité auprès de ses collaborateurs. Ces derniers sont entrés en grève spontanée depuis ce lundi, et réclament son départ. Le communiqué des grévistes, diffusé dimanche dénonce des «magouilles orchestrées par Bouhlal» depuis sa prise de fonction. Ce dernier est accusé d'avoir licencié ou poussé à la démission 29 personnes, depuis sa prise de fonction. Dernier départ acté, celui d'une administratrice jeudi dernier. Celle-ci, présentée par les grévistes comme «la dernière personne visiblement critique» avait dénoncé «la perte de l'indépendance politique du mouvement». Nous avons appris du MRAX que la grève de ce lundi n'a duré qu'une partie de la matinée, et que le personnel a repris du service depuis lors. Alors que le mouvement réclame le départ de son directeur, il semble que ce dernier ne soit pas disposé à négocier. Au niveau du MRAX on annonce que des négociations sont prévues avec le conseil d'administration dans les prochains jours. Une évaluation de la grève d'aujourd'hui est prévue pour demain, et une grève de la faim devrait être entamée mercredi. Nous avons tenté sans succès de joindre Radouane Bouhlal pour avoir sa version des faits. Un homme controversé Ce n'est pas la première fois que le leadership de Bouhlal est remis en cause. En novembre 2009, le sénateur libéral Alain Destexhe avait estimé que le MRAX était devenu «la chose de son président». Bouhlal avait également été taxé de communautariser le mouvement, qui se revendique de la lutte contre les discriminations en Belgique. Le MRAX sous la direction de Radouane Bouhlal serait devenu un «club d'autodéfense des musulmans». Radouane Bouhlal s'est également rendu (im)populaire en Belgique pour ses expressions très controversées telles que «les visages pâles», «la clique d'universitaires blancs», ou encore «privilège blanc». À tel point qu'il est également taxé de racisme anti-blanc.