La réforme de l'école publique au Maroc est toujours bloqué à la Chambre des représentants. Les organisations parallèles du PJD ne lâchent pas prise et se relaient pour mettre la pression sur El Othmani, dénonçant la «francisation de l'enseignement» et les «manœuvres du lobby francophone» au Maroc. Les organisations satellites du PJD continuent de militer contre le projet de loi-cadre 51.17 portant la réforme du système d'éducation, de formation et de recherche scientifique. Cette fois c'est au tour de la Fédération Nationale des Fonctionnaires de l'Enseignement, affiliée à l'UNTM, le bras syndical de la Lampe, de mettre en garde le gouvernement El Othmani et les deux Chambres du Parlement de céder aux «lobbys francophones» et adopter un texte qui «viole les fondements unissant la oumma, en ne préservant pas son identité et ses langues», indique-elle dans un communiqué. Pour le syndicat le projet de loi-cadre, adopté au conseil des ministres du 20 août 2018, «ne consacre pas les valeurs de la transparence, de la bonne gouvernance, de la reddition des comptes et ne garantit pas un enseignement public et gratuit». La FNFE a enregistré avec «surprise les moyens utilisés par les académies (relevant du département d'Amzazi, ndlr) pour imposer la langue française comme un fait accompli au détriment des langues officielles inscrites dans la constitution. Ce qui constitue une violation à la souveraineté de l'enseignement au Maroc, aux institutions constitutionnelles et à la constitution du royaume elle-même». De nouvelles pressions sur El Othmani de la part de ses «frères» Le syndicat a «condamné» les actions menées par les académies régionales en faveur de «l'opérationnalisation d'une francisation de l'enseignement et sa généralisation en dehors de l'unanimité marocaine et en contradiction avec la vision stratégique 2015-2030», adoptée au conseil des ministres du 6 février 2016 à Laayoune. La position de la Fédération Nationale des Fonctionnaire de l'Enseignement rejoint celle du secrétaire général de l'UNTM, exprimée lors de son intervention à la Chambre des représentants. A l'occasion de la séance des questions orales du 7 mai, Abdellatif Hallouti, a indique en présence du ministre Said Amzazi que la «francisation de l'enseignement est un crime commis contre les enfants des Marocains». La nouvelle sortie du syndicat du PJD intervient alors qu'une levée du blocage de la loi-cadre 51.17 à la Chambre des représentants est évoquée avec insistance ces derniers jours. Le gouvernement est en effet décidé à arraché le feu vert à son initiative législative. Le 7 juin à la Chambre haute, le ministre Said Amzazi a exhorté les parlementaires «à adopter rapidement le projet», le qualifiant de «vital et de nécessaire» pour le Maroc. Lors de son passage du 21 mai dernier à la Chambre des conseillers, à l'exception des élus du PJD et de l'UNTM, tous les groupes parlementaires ont appelé à épargner le débat autour de cette loi des «surenchères politiciennes» sur les langues d'enseignement des matières scientifiques «sous prétexte de défendre l'identité» des Marocains.