Nouvelle offensive diplomatique du Maroc en Islande. Deux mois après le déplacement de Ghali en Islande pour répandre la thèse du Front Polisario, des élus sahraouis unionistes se sont déplacés à Reykjavík pour rencontrer des responsables islandais. Une délégation d'élus des provinces du sud s'est rendue cette semaine à Reykjavík, en Islande, pour rencontrer des responsables islandais et discuter des derniers développements sur la question du Sahara. Selon l'ambassade du Maroc en Norvège et en Islande, citée par l'agence MAP, la délégation a rencontré Sturla Sigurjónsson, secrétaire d'Etat permanente au ministère islandais des Affaires étrangères, et Áslaug Arna Sigurbjörnsdóttir, présidente du comité des Affaires étrangères du parlement islandais. «Au cours de ces entretiens, la délégation marocaine a réaffirmé l'attachement du Royaume à une solution pacifique et durable. La délégation a présenté l'initiative de l'autonomie marocaine comme une main tendue aux Sahraouis marocains bloqués dans les camps de Tindouf, dans une situation très vulnérable et ne bénéficiant même pas du statut de réfugié des Nations unies», poursuit l'ambassade. Les membres de la délégation ont également souligné «les conséquences négatives du différend (…) sur le développement de l'Afrique du Nord et de l'Ouest, alimentant la pauvreté, le chômage, le désespoir et l'instabilité politique, ainsi que les mafias de traite des êtres humains qui ciblent de plus en plus des mineurs victimes de la traite vers l'Europe». L'occasion également de «discuter des possibilités de coopération dans divers domaines d'intérêt commun». La question du Sahara a été également au centre des discussions tenues mardi à Oslo entre la délégation d'élus sahraouis unionistes et des responsables du ministère norvégien des Affaires étrangères et du Parlement, conclut l'agence MAP. Une délégitimisation du Polisario par des élus sahraouis Cette nouvelle offensive diplomatique intervient deux mois après le déplacement d'une délégation du Front Polisario en Islande, conduite par Brahim Ghali. En avril dernier, le secrétaire général du mouvement séparatiste a été reçu par la Première ministre islandaise, Katrín Jakobsdóttir, pour lui exposer les thèses du mouvement séparatiste et décrocher ainsi son soutien. Ghali était accompagné de Mohamed Yaslem Bissat et Abdati Brayka, deux membres du secrétariat général du front séparatiste. Katrín Jakobsdóttir aurait, lors de ce déplacement, «exprimé l'intérêt de son gouvernement à suivre l'évolution du conflit dans le Sahara occidental et à appuyer les efforts de résolution, fondés sur le respect de la Charte et les résolutions des Nations unies». L'Islande, tout comme l'ensemble des pays européens nordiques, ne reconnaît pas la «RASD». La rencontre intervient également après un autre déplacement effectué par une délégation du mouvement séparatiste, début mars, en Irlande, menée par Mohamed Sidati, représentant du Polisario en Europe, et Mohamed Yaslem Bissat, membre du secrétariat général du Front. Comité des 24 : Le Polisario s'accroche à l'autodétermination, le Maroc lui oppose des élus sahraouis Les rencontres de cette semaine entre des élus sahraouis unionistes et des responsables islandais confirment la stratégie du Maroc de questionner la légitimité du Polisario en lui opposant des Sahraouis élus démocratiquement. C'est depuis mai 2018 que des députés et des conseillers locaux originaires de la province représentent le Maroc à l'occasion de plusieurs rendez-vous, à l'instar du Comité des 24 relevant de la Commission de décolonisation de l'ONU ou lors de tables rondes tenues à Genève sous les auspices des Nations unies.