Il aura suffit d'une dépêche de l'agence de presse algérienne pour que les hostilités médiatiques entre le Maroc et l'Algérie reprennent. Le gouvernement marocain avait pourtant choisi de rester muet quant aux manifestations dans les rues algériennes qui ont eu raison de la présidence de Bouteflika. Après des mois d'un calme précaire, les agences officielles de presse au Maroc et en en Algérie ont repri leur querelle médiatique. Le samedi 8 juin, l'APS était la première à dégainer en donnant une lecture particulière à un passage du communiqué du conseil des ministres du mardi 4 juin, présidé par le roi Mohammed VI, et portant sur l'accord de pêche conclu entre Rabat et Bruxelles, approuvé le 12 février dernier par le Parlement européen. L'agence algérienne a avancé, en reprenant des médias du Polisario, que «le Conseil des ministres marocain a reconnu que le Maroc n'a pas de souveraineté sur les territoires du Sahara occidental occupés, lors de l'adoption de l'accord de pêche entre l'Union européenne et le Maroc». Pour étayer sa version, l'APS a cité des déclarations de Mhamed Khaddad, le coordinateur du Front avec la MINURSO. «Au lieu de négocier avec le Front Polisario, les dirigeants européens ont voulu sauver la mise du colonisateur, mais avec un montage juridique dont le coût va s'avérer très élevé pour le Maroc», a-t-il estimé. Des propos déjà exprimés auparavant par d'autres responsables du Polisario ainsi que l'avocat français Me. Gilles Devers. La MAP riposte à APS Le traitement réservé par l'APS à ce sujet a été ensuite repris par d'autres médias algériens, tel El Watan. Ce qui a irrité du côté marocain puisque l'agence de presse officielle a fini par riposter ce lundi après-midi. «Dans une dépêche truffée de contrevérités, de mensonges et d'incohérences, l'APS s'est autorisée, sans vergogne, une lecture biaisée et une manipulation du compte rendu du Conseil des ministres du 4 juin» sur l'accord de pêche entre le royaume et l'UE, s'indigne l'auteur. La MAP croit savoir que la dépêche de l'agence algérienne de presse n'est qu'«une vaine tentative de détourner l'opinion publique internationale sur la situation interne du pays (…) L'APS hallucine que le Conseil des ministres marocain "a reconnu solennellement la non souveraineté" du Royaume sur son Sahara en adoptant l'accord de pêche avec l'Union européenne». Dans sa riposte, la MAP a rappelé que l'accord de pêche a été adopté par une «une écrasante majorité en séance plénière à Strasbourg (415 voix pour, 189 contre et 49 abstentions sur 653 députés ayant pris part à la plénière)». Cette reprise des hostilités médiatiques conduira-t-elle a des commentaires de la part du gouvernement marocain sur la situation politique en Algérie ?