Walter Lübcke, préfet de Cassel (Land de Hesse), a été retrouvé mort sur la terrasse de sa maison, une balle dans la tête, dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 juin. Membre de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), député au Parlement régional de Hesse de 1999 à 2009, il a été nommé préfet de cette ville universitaire en 2009. Son assassinat survient alors qu'il a longuement été la cible de menaces de mort de la part de l'extrême droite, à cause de son soutien à l'accueil des migrants dans le pays et notamment son appui à la politique de la chancelière Angela Merkel en 2015. «Ceux qui ne partagent pas ces valeurs peuvent quitter ce pays à tout moment», avait-il déclaré après avoir reçu des menaces de mort à l'occasion d'un débat citoyen dans le temps, en réponse à des insultes publiques de la part de membres du mouvement anti-islam et anti-migrants Pegida. Cité par Le Monde, l'adjoint de Lübcke a rappelé mardi que le responsable recevait aussi des menaces de groupes tels que les Reichsbürger («citoyens du Reich»), comptant près de 20 000 sympathisants qui «ne reconnaissent pas l'existence de la République fédérale d'Allemagne, refusent de payer leurs impôts et fabriquent leurs propres papiers d'identité». De son côté, le président fédéral Frank-Walter Steinmeier a qualifié l'assassinat de «cynique, détestable, répugnant et odieux», notamment au vu de «la satisfaction que certains ont exprimé sur les réseaux sociaux en apprenant [la] mort» de Walter Lübcke. Le Monde rappelle que sur les réseaux sociaux, l'annonce de l'assassinat du préfet de Cassel a suscité «une avalanche de réactions haineuses venant de comptes identifiés comme proches de l'extrême droite», à travers lesquels les utilisateurs de sont félicités du «coup de grâce» infligé à Lübcke. «Voilà ce qui arrivera à Merkel et aux autres», lit-on encore parmi les réactions où le responsable tué est par ailleurs traité de «traître».