Si le socialiste Pedro Sanchez parvient à renouveler son bail de location au palais de la Moncloa, cela devrait satisfaire le Maroc. En effet, le chef du gouvernement est convaincu que «le progrès et la prospérité du Maroc constituent un élément décisif pour la stabilité de la Méditerranée occidental et particulièrement pour l'Espagne». En plein campagne électorale pour les législatives anticipées du 28 avril en Espagne, Pedro Sanchez a pris le temps d'écrire une tribune sur les grandes lignes de sa politique étrangère dans le numéro de mai-juin de la revue «Politica Exterior», éditée par un groupe privé. Dans sa longue contribution, le Maroc est cité de manière appuyée, alors que les autres pays du Maghreb ont été ignorés. Sur les traces de son prédécesseur socialiste au palais de la Moncloa, José Luis Rodriguez Zapatero (2004-2011), l'actuel chef du gouvernement considère le royaume comme «un pays capital pour l'Espagne et (son) gouvernement». «Nos relations ont une dimension humaine et stratégique, comme pays voisins et amis qui coopèrent de manière étroite dans des secteurs prioritaires dont (…) la gestion des flux migratoires», explique Sanchez. Et de préciser qu'il a «défendu» durant sa première participation au Conseil de l'Europe l'obligation pour l'Union européenne d'«aider l'Espagne et de reconnaitre le rôle du Maroc, un partenaire déterminant» dans la lutte contre les réseaux d'immigration illégale. «La stabilité de l'Espagne dépend du progrès du Maroc» Le chef de l'exécutif rappelle en ce sens les 140 millions d'euros accordés au royaume «pour faire face à l'augmentation de la pression migratoire (…) Il s'agit d'un effort important qui à moyen ou à long terme doit être soutenu par une réelle association stratégique entre l'UE et le Maroc», a-t-il plaidé. «Le progrès et la prospérité du Maroc constituent un élément décisif pour la stabilité de la Méditerranée occidental et particulièrement pour l'Espagne. Les consultations entre nos gouvernements sont constantes. C'est pour cela que je me suis réuni, durant ces mois (de sa présidence, ndlr) avec le roi Mohammed VI et à deux reprises avec le Premier ministre Saad El Othmani.» Pedro Sanchez Des propos qui, sans doute, susciteront des grincements de dents chez les partis de droite, d'extrême droite et d'extrême gauche. Sanchez a eu le mérite de jouer la carte de la franchise avec les électeurs espagnols au risque de perdre l'appui de certains milieux espagnols hostiles au Maroc. Le 21 avril dernier, un sondage publié par El Mundo a accordé au PSOE de Sanchez la première place avec 30,3% des intensions de votes contre 20,1% pour le PP, 15% à Ciudadanos , 13,2% à Unidos-Podemos et 10,2% à Vox. En cas de confirmation de ses résultats, les clés du palais de la Moncloa seraient entre les mains des partis basques et catalans.