La Conseil espagnol de la concurrence (CNC) continue de sévir contre les compagnies maritimes opérant sur le Détroit du Gibraltar. Elle a récemment infligé une amende record de 16,3 millions d'euros à trois armateurs ibériques, en attendant les résultats d'une enquête en cours qui vise également des compagnies marocaines. Elles payent en amendes ce qu'elles gagnent injustement sur le dos des voyageurs. Des compagnies maritimes espagnoles ont une nouvelle fois été condamnées par le Conseil national de la concurrence (Espagne) à une amende record de 16,3 millions d'euros (environ 190 millions de dirhams). Elles sont sanctionnées pour pratiques monopolistiques et ententes sur les prix sur la ligne Algésiras-Sebta. Il s'agit des compagnies Acciona Transmediterranea, FRS et Balearia. La première doit verser 12,1 millions d'euros, la deuxième 1,8 alors que Balearia, qui a plaidé coupable et coopéré avec les autorités durant leurs investigations, a vu ses amendes réduites à quelques 2,35 millions d'euros. Cette punition, bien qu'elle soit la plus sévère, n'est toutefois pas la première à être infligée à ces armateurs ibériques. En septembre 2010 par exemple, le CNC les avait condamnés à payer quelques 3,8 millions d'euros d'amendes pour entente sur les prix. Des compagnies marocaines aussi ? Une autre enquête est en cours et vise, en plus des transporteurs ibériques, des compagnies marocaines dont la Comarit. Les motifs restent les mêmes : ententes sur les prix et pratiques monopolistiques. Les enquêteurs s'intéressent cette fois à la ligne Algésiras-Tanger. Entamée en mars dernier (2011), la procédure est encore en phase d'étude. Mais les compagnies marocaines crient déjà leur innocence : «Nous n'avons jamais été mêlés dans ces pratiques, même si nous réajustons nos prix en fonction de l'offre et de la demande», répond-on au niveau de la Comarit. Les compagnies battant pavillon marocain auraient même déposé un recours dans le but de se laver de telles accusations. Si le Conseil espagnol de la concurrence mène une lutte sans merci contre les pratiques anti-concurrence des armateurs ibériques, les autorités marocaines restent elles «impuissantes» face à ce problème dont souffrent surtout les MRE. Cet aveu n'est autre que celui du ministre sortant, en charge de la Communauté marocaine résidant à l'étranger. Quant à la haute autorité de régulation de la concurrence au Maroc, elle tarde encore à se distinguer sur ce terrain.