Difficile, la vie que mènent les chibanis. Les services sociaux français les empêchent de profiter sereinement de leur retraite. Ils vivent sous la surveillance de ces services, qui effectuent de fréquentes descentes dans leurs foyers. Ces contrôles, à en croire les immigrés retraités, se poursuivent malgré la levée de boucliers de plusieurs associations. Les dossiers de deux chibanis marocains condamnés en avril dernier à Perpignan pour fraudes seront examinés ce 2 décembre. Après une vie active pénible, place à une retraite de tracasseries. C'est la situation des immigrés retraités en France, d'origine maghrébine. Ces séniors ont toujours du mal à gouter aux délices de la vie. Et pour cause, les services français d'allocations sociales pourrissent leurs derniers jours. Ils sont toujours victimes des contrôles qu'effectuent ces services, notamment la CARSAT (Caisses d'Assurance Retraite et de la Santé au Travail, ex CRAM), la MSA (Mutualité sociale Agricole) de Midi Pyrénées, et la CAF (Caisse d'Allocations Familiales). Plusieurs associations, dont le collectif «Justice et Dignité pour les Chibanis et les Chibanias» et l' «Association de Défense des Droits des Immigré-e-s Retraité-e-s» ont dénoncé ces contrôles. La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité (HALDE) les avait même qualifiés d' «illégaux car discriminatoires au sens de la Convention Européenne des Droits de l'Homme». Mais «rien n'a bougé». Les chibanis parlent encore de «contrôles qui se multiplient». Ces descentes chez les chibanis sont effectuées par les services sociaux pour vérifier si ces immigrés retraités passent suffisamment de temps en France. Deux cas devant le Tribunal Tout retraité qui passe plus de la moitié de l'année en dehors du territoire français se voit privé d'allocations. Pis, certains d'entre eux sont même contraints de rembourser entre 1000 et 22 000 euros. Alors que leur pension s'élève pour la plupart à 200 euros par mois voire moins. Le 7 avril dernier, trois d'entre eux (des Marocains) ont ainsi été condamnés à rembourser entre 7000 et 9000 euros aux services sociaux français et payer une amende de 1000 euros avec sursis. Les retraités avaient interjeté en appel et deux seront de nouveau devant le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociales ce 2 décembre, indique un communiqué du Collectif parvenu à notre rédaction. Ces vieux immigrés disent compter sur le tribunal des affaires de securite sociale pour «donner raison aux chibanis et pour montrer que ces redressements sont basés sur une interprétation abusive des textes légaux». Pour ces retraités, il est grand temps «que cesse le harcèlement» et «l'arrêt des contrôles discriminatoires opérés dans les foyers d'immigrés».