La communauté marocaine installée dans le pays ibérique est la principale victime de délits de haine, après les Espagnols. C'est en Catalogne que le plus de cas en été enregistré, principalement après les attentats de Catalogne, selon un rapport publié par le ministère espagnol de l'Intérieur. Les incidents et délits de haine contre des personnes au motif de leur religion a augmenté de près de 120% entre 2016 et 2017 en Espagne, rapporte ce lundi la chaîne de télévision TVE, citant un rapport du ministère espagnol de l'Intérieur. Intitulé «Evolution des incidents en relation avec de délits de haine en Espagne», le document souligne l'alarmante recrudescence de délits tantôt contre des personnes concernant leur religion, tantôt contre leur idéologie, qui a aussi augmenté de 72,2% entre 2016 et 2017. Au total, 103 délits haineux à motif religieux ont été enregistré tout au long de l'année 2017, contre 43 en 2016. C'est en Catalogne et en Andalousie que le plus de cas ont été enregistré, note le rapport. Les actes et injures à caractère raciste et xénophobe ont également augmenté de plus de 26%, poursuit-on de même source. Le département ministériel fourni également le profil des victimes, qui sont principalement Espagnols (69%) et étrangers (31%). Parmi eux les Marocains, Colombiens et Equatoriens qui sont le plus souvent discriminés et parfois même victimes de violences. Les Marocains, la communauté étrangère la plus touchée Selon le rapport, plus de 17% des délits de haine enregistrés en 2017 sur le territoire ibérique ont visés des Marocains. Ces victimes sont majoritairement des hommes (60%), âgés entre 18 et 50 ans (71%), précise le document. «Ces crimes de haine ont été le plus souvent commis sur la voie publique et les réseaux sociaux», note le ministère, ajoutant que suivent dans cette liste, «les foyers, les établissement, les installations sportives, les espaces publiques et les centres religieux». L'agresseur a le plus souvent été d'origine espagnole, dans 869 cas (78,8%), plus précisément. Du côté de la communauté étrangère, 109 des délits de haine ont été commis par de Marocains (9,9%), suivi des Colombiens et ceux originaire d'Amérique du Sud (6%). Durant le mois d'octobre et novembre de 2017, la violence et discrimination a été la plus cinglante. Cette tendance serait dû en grande partie aux attentats terroristes d'août 2017 en Catalogne, ayant fait 21 morts (parmi lesquels les cinq terroristes) et 130 blessés. Miguel Ángel Aguilar, coordinateur fiscal du service des délits motivés par la haine et la discrimination auprès du parquet provincial de Barcelone, affirme à RTVE que «(nous) avons constaté une ascension de l'islamophobie après les attaques terroristes, mais aussi une augmentation des attaques contre les musulmans et une propagation d'un discours de haine via les réseaux sociaux». La région a en effet été celle où le plus de délits ont été enregistrés. D'ailleurs, le bureau du procureur général de Barcelone a engagé 41 procédures judiciaires en 2017 pour crimes de haine au motif religieux, dont 39 pour islamophobie.