Alors qu'elle avait déjà bloqué le processus de l'approbation de Youssef Amrani en tant qu'ambassadeur du Maroc à Pretoria, l'Afrique du Sud a fini cette semaine par donner son accord. Le chargé de mission au Cabinet royal et ancien numéro 2 de la diplomatie marocaine n'attend plus que de recevoir ses lettres de créances remises par le roi Mohammed VI. Les autorités sud-africaines ont fini par approuver la nomination de Youssef Amrani. «Le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale a reçu cette semaine une correspondance de son homologue sud-africain», nous confie ce mercredi une source diplomatique. Ainsi, l'Afrique du Sud a «validé la nomination de Youssef Amrani en tant qu'ambassadeur du Royaume du Maroc à Pretoria», poursuit notre source. Elle confirme ainsi une information révélée plus tôt dans la journée par Le 360. La dernière ligne droite dans ce processus reste la remise, par le roi Mohammed VI, des lettres de créances au nouvel ambassadeur de Rabat en Afrique du Sud. Le 20 août 2018, le roi Mohammed VI avait procédé, en marge d'un conseil des ministres, à plusieurs nominations, dont celle de ce chargé de mission au Cabinet royal, avec rang de ministre, au poste d'ambassadeur à Pretoria. Depuis, l'ancien numéro deux du ministère des Affaires étrangères est resté le seul ambassadeur à ne pas rejoindre son poste. En cause, un blocage imposé par l'Afrique du Sud ayant mis une condition au retour de l'ambassadeur du royaume à Pretoria. Blocage d'une normalisation tant espérée Ainsi, Mxolisi Nkosi, le secrétaire général au ministère sud-africain des Affaires étrangères avait exhumé en novembre dernier une vieille demande datant de 2004 pour justifier le refus d'une relance des relations, comme convenu au terme de la réunion de novembre 2017 à Abidjan entre le roi Mohammed VI et l'ancien président Jacob Zuma. Ce responsable avait affirmé, dans des déclarations à la presse, que le gouvernement marocain avait ignoré une demande portant sur la nomination d'un ambassadeur à Rabat, justifiant ainsi le blocage de l'approbation par l'Afrique du Sud de Youssef Amrani en tant qu'ambassadeur du Maroc. Le feu vert donné à la nomination de l'ancien numéro 2 du MAECI est la preuve que le courant pro-Marocain au sein du Congrès national africain (ANC), l'éternel parti sud-africain au pouvoir, a fini par remporter la bataille. La nomination d'un ambassadeur marocain en Afrique du Sud s'inscrit dans le cadre de la rencontre, le 29 novembre à Abidjan, entre le roi Mohammed VI et le désormais ex-président sud-africain Jacob Zuma, en marge du sommet Union africaine-Union européenne en Côte d'Ivoire. Sahara : Peu d'espoir de changement dans la position de Pretoria en une année électorale Seulement, depuis son arrivée au pouvoir, Cyril Ramphosa, nouveau président du pays de Nelson Mandela, n'a cessé de susciter des grincements de dents au Maroc. Cette année, l'Afrique du Sud est à la fois membre non permanent du Conseil de sécurité et membre de la troïka présidentielle de l'UA chargée du suivi de la question du Sahara occidental. Même s'il s'agit d'une année électorale pour l'Afrique du Sud puisque les Sud-Africains choisiront, le 8 mai prochain, les membres de leur Assemblée nationale qui doivent à leur tour à élire le président du pays dans le cadre d'un scrutin indirect, et à moins d'une nouvelle initiative royale, peu d'espoir subsiste quant au changement de la politique sud-africaine sur le dossier du Sahara.