La symbolique de cette visite d'Etat est d'autant plus forte qu'elle marque le huitième centenaire de la rencontre entre saint François d'Assise et le sultan al-Malik al-Kamil. C'est une visite très attendue au royaume. L'Eglise Notre Dame de Casablanca a organisé ce mardi 5 mars une conférence de presse à l'occasion de la visite prochaine du pape François au Maroc, prévue les 30 et 31 mars. Ayant pour thème «Serviteur d'Espérance», cette première visite au Maghreb du pape François est placée sous le signe du développement du dialogue interreligieux, de la compréhension mutuelle entre les fidèles des deux religions et la promotion des valeurs de paix et de tolérance, indique-t-on dans le dossier de presse relatif à la conférence. Elle débutera par une rencontre entre le roi Mohammed VI, Commandeurs des croyants (Amir Al Mouminine) et le pape François, chef de l'Eglise catholique. «Cette visite a une double dimension car elle répond à une double invitation. Tout d'abord, le pape répond à l'invitation de Sa Majesté, le roi Mohammed VI. Cette rencontre est une visite d'Etat au sens politique du terme. C'est aussi une rencontre entre deux leaders religieux : le Commandeur des croyants et le pape», a déclaré ce matin Mgr Cristóbal López Romero, archevêque de Rabat. «Cela a des conséquences sur le dialogue interreligieux pour le travail collégial que le christianisme peut faire et doit faire à la faveur de la paix et pour la construction d'un monde plus juste et fraternel. Il y a donc une dimension politique et interreligieuse, et une autre d'ordre pastoral avec l'Eglise catholique présente au Maroc», a-t-il ajouté. La question migratoire, un volet important A ses côtés, l'archevêque de Tanger, Mgr Santiago Agrelo Martínez s'est dit particulièrement concerné par la question migratoire, en l'occurrence les migrations en transit. «C'est la problématique qui m'importe le plus dans le cadre de cette visite du pape. J'attends une parole qui ait un impact concret sur la politique migratoire» des pays de l'Union européenne notamment, a-t-il dit, s'exprimant en espagnol. A cet effet, l'archevêque de Tanger accueillera, samedi 30 mars, le pape François au siège de l'association Caritas du diocèse de Rabat, où ce dernier rencontrera des personnes migrantes. Pour rappel, on estime au Maroc à 800 000 le nombre de migrants subsahariens aujourd'hui présents. Dans un autre registre, en plus du protocole traditionnellement en vigueur lors des visites de chefs d'Etat (rencontre avec la famille royale, entretien avec le roi d'une trentaine de minutes), le pape se rendra, le samedi, en compagnie du souverain marocain, à l'Institut Mohammed VI de formation des imams morchidines et des morchidates. Le ministre des Habous et des affaires islamiques, le directeur de l'Institut, le secrétaire du Conseil des oulémas les conduiront ensuite à l'auditorium où ils présideront une rencontre avec les étudiants de l'institut. Dimanche 31 mars, à la cathédrale Saint-Pierre de Rabat, le pape rencontrera les prêtres, les personnes consacrées, les représentants des chrétiens d'autres confessions. Le dossier de presse souligne enfin que la symbolique de cette visite d'Etat est d'autant plus forte qu'elle marque le huitième centenaire de la rencontre entre saint François d'Assise et le sultan al-Malik al-Kamil, «ayant initié la volonté de dialogue et l'instauration des relations harmonieuses entre le catholicisme et l'islam».