Dans l'Indice global de l'Etat de droit pour l'année 2019, l'ONG américaine World Justice Project (WJP) revoie le classement du Maroc. Le royaume est déclassé au 74e rang sur 126 pays, après avoir occupé la 67e place mondiale sur 113 pays. Concrètement, il perd seulement trois places par rapport à 2018. Dans l'indice global de l'Etat de droit, établi par le World Justice Project, le Maroc occupe cette année la 74e place sur 126 pays, avec une moyenne de 0,50 en baisse de 0,01 point par rapport à l'année dernière. Plus l'indice se rapproche de 1, plus c'est un signal que l'Etat de droit est respecté. Créée par des membres de l'Association américaine du barreau (ABA) en 2006, l'ONG World Justice Project mesure annuellement jusqu'à quel niveau 126 pays donnent la primauté au droit. A cet effet, elle se base sur huit critères : les entraves législatives au fonctionnement de l'exécutif ; l'absence ou la prévalence de la corruption sur les plans politique et judiciaire ; la notion de gouvernement ouvert ; les droits fondamentaux ; le maintien de l'ordre et de la sécurité ; la justice pénale et la justice civile. Pour le cas du Maroc, le rapport de cette année est basé sur la même enquête de terrain que l'édition précédente, effectuée sur un échantillon de 1 000 personnes, interrogées au court de l'année 2017 dans les villes de Fès, Casablanca et Tanger. De ce fait, la position du Maroc a été revue. Selon le rapport et avec l'ajout de 13 nouveaux pays, le royaume perd concrètement 3 places par rapport à son classement précédent. Concernant les entraves législatives au fonctionnement de l'exécutif, le Maroc est classé 68e mondial avec un indice de 0,53. Quant à l'absence ou à la prévalence de la corruption sur les plans politique et judiciaire, le royaume est classé 71e avec un score de 0,44. En matière de gouvernement ouvert (Open Government), le pays arrive à la 87e place avec un score de 0,44. Ce critère est mesuré sur la base de l'accès à l'information, sur la protection de ce droit, ainsi que sur l'efficacité du gouvernement à diffuser largement ses documents et à faire connaître les lois adoptées. Le Maroc troisième au Maghreb derrière la Tunisie et l'Algérie Le Maroc est plus à la traîne s'agissant de la protection des droits fondamentaux. Après avoir été classé à la 93e place avec une moyenne de 0,45 l'année dernière, le royaume arrive cette année à la 100e place, avec un score de 0,46 point. L'indicateur tient compte de la liberté d'expression, de la protection de la vie privée, du droit à la vie, de la sécurité personnelle, du droit des travailleurs, ainsi que celui à un procès équitable. Pour l'indicateur du maintien de l'ordre et de la sécurité, le pays occupe la 74e place, sur la base de l'absence d'activités criminelles massives et de conflits armés entre les civils. Pour les indices de la justice pénale et de la justice civile, le Maroc est respectivement classé aux 63e et 79e places, avec des scores respectifs de 0,54 et 0,38 point. Dans la région MENA, le Maroc est désormais classé cinquième, après les Emirats arabes unis (32e mondial), suivi par la Jordanie (49e), la Tunisie (61e) et l'Algérie (72e). Le Liban (89e), l'Iran (102e) et l'Egypte (121e) arrivent quant à eux en queue de peloton. De ce fait, le Maroc est classé à la troisième place au Maghreb, derrière ses deux voisins maghrébins. La Mauritanie arrive à la 122e place, alors que la Libye ne figure pas dans ce classement. Dans le monde, le top 5 ne change pas par rapport aux deux éditions précédentes. Ainsi, le Danemark figure toujours à la première place mondiale, suivi par la Norvège, la Finlande, la Suède et les Pays-Bas. La Mauritanie, l'Afghanistan, la République démocratique du Congo, le Cambodge et le Venezuela sont quant à eux en bas de la liste.