cour d'appel de Paris a confirmé la semaine dernière le jugement prononcé en première instance, condamnant le propriétaire du restaurant «Le Cénacle» pour «discrimination dans la fourniture d'un service en raison de l'appartenance à une religion dans un lieu accueillant du public». «La condamnation a été maintenue en appel, mais l'amende de 5 000 euros a baissé à 3 000 euros. L'obligation d'affichage pendant deux mois de la décision de justice à l'entrée de l'établissement a également été enlevée», nous précise ce mercredi l'avocat du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) et de la partie plaignante, maître Ouadie Elhamamouchi. Citant le délibéré oral rendu par la cour, l'avocat se félicite du verdict rendu vendredi. «Le maintien de la condamnation en appel est une victoire symbolique. Le montant ne représente rien. Ce que nous voulons, c'est faire comprendre aux gens que l'islamophobie en France est un délit. Ruiner les personnes n'est pas notre but.» Me Ouadie Elhamamouchi «Les actes antimusulmans sont un délit et tout le monde, musulman ou pas, a le droit d'être traité de la même façon et d'être respecté», soutient encore l'avocat du CCIF. «Nous encourageons les personnes à dénoncer les actes d'islamophobie qui sont reconnus et punis par la justice lorsque ceux-ci sont prouvés», ajoute-t-il. Samedi 27 août 2016, deux femmes musulmanes voilées avaient été expulsées par le propriétaire de cet établissement en raison de leur confession religieuse. «Tous les musulmans sont des terroristes. Des gens comme vous, je n'en veux pas chez moi», avait-il notamment lancé à l'égard des deux clientes. Il s'était excusé quelques jours plus tard, évoquant le décès d'un proche dans les attentats du 13 novembre. Il avait toutefois été condamné en mars 2017 à plusieurs amendes.