«Ce gouvernement peut tomber sans le recours à une motion de censure de l'opposition». Ces propos menaçant portent la signature de Nabil Benabellah. Invité hier soir à une émission de la Radio nationale, diffusée également en direct sur sa page Facebook, le secrétaire général du PPS a livré un diagnostic accablant et sans langue de bois sur les profondes divergences qui minent la majorité dirigée par Saâd-Eddine El Othmani. Il a révélé que les réunions des chefs des six partis se résument à un échange d'accusations, particulièrement entre le RNI et le PJD. Ce qui éclipse, selon lui, l'examen des problèmes de la santé, l'enseignement et l'emploi. «Dès la formation de ce gouvernement nous sommes dans une discussion stérile (…) alors que trois années nous séparent des prochaines législatives», a-t-il déploré. Benabdellah a reconnu que des partis de la majorité, censés pourtant appuyer l'exécutif, jouent «l'opposition de l'intérieur». Et de rappeler l'épisode de la facturation électronique, marquée par une confrontation directe entre le PJD et le RNI. «Durant les deux dernières semaines on était à deux doigts de la fin de cette expérience», a-t-souligné. Le bureau politique de la Colombe avait renvoyé la responsabilité à «la série de procédures adoptées par le gouvernement précédent (celui de Benkirane) dans la loi de finances 2014 ayant élargi le pouvoir de contrôle des agents des douanes aux routes au lieu de le limiter aux passages frontaliers comme auparavant». Les amis d'Aziz Akhannouch ont critiqué «des mesures imposées et sans consultation préalable avec les commerçants». Les révélations de Nabil Benabdellah apportent un sérieux démenti aux messages rassurants de la part de Saâd-Eddine El Othmani sur la «cohésion» entre les composantes de sa majorité.