Une tentative de coup d'Etat est en cours au Gabon. Une semaine après le discours du président Ali Bongo prononcé depuis le Maroc, des militaires s'emparent du pouvoir et annoncent tôt ce matin la mise en place d'un «conseil national de restauration». L'allocution de Bongo du 31 décembre aurait cristallisé la colère des putschistes. «Le message du chef de la nation visant à clore le débat sur sa santé a plutôt renforcé les doutes sur sa capacité à assumer la fonction de président de la République», dénoncent-ils dans un communiqué diffusé à la radio publique. Pour eux, le président est «malade et dépourvu de plusieurs de ses facultés physiques et mentales». Les militaires ont baptisé leur coup de force «Opération Dignité», indique Gabon Media Time. Une intervention destinée à «mettre en déroute toutes les manœuvres en cours visant la confiscation du pouvoir par ceux qui dans la nuit du 31 août 2016 ont lâchement fait assassiner nos jeunes compatriotes avec le soutien des institutions illégitimes et illégales». Si la chaîne France 24 parle de tirs dans la capitale Libreville, une source proche de la présidence affirme auprès de RFI que «tous les points stratégiques sont sous contrôles ainsi que les abords de la radio» gabonaise. «Les militaires (loyaux au régime, ndlr) ne veulent pas utiliser la force contre ceux qui ont pris le contrôle de la radio ce lundi matin» poursuit la radio française qui précise par ailleurs qu'«internet et les réseaux sociaux sont coupés et plusieurs quartiers de Libreville n'ont plus d'électricité». #Gabon : L'armée prend le pouvoir Un communiqué vient d'être lu par le lieutenant de la Garde Républicaine, Kelly Ondo Obiang du Mouvement Patriotique des Jeunes des Forces de Défense et de Sécurité (MPJFDS) qui se dit être là pour installer un conseil nationale de restauration. pic.twitter.com/gWVsiW4tFl — Chérif Sadio ? (@AlkaloBalanta) 7 janvier 2019 Ali Bongo a souffert d'un grave accident vasculaire cérébral le 24 octobre alors qu'il se trouvait en Arabie saoudite. Après plus de quatre semaines d'hospitalisation à Riyad, le président est arrivé le 29 novembre à Rabat.