Contrairement à l'année dernière où le Polisario avait envoyé ses éléments armés pour faire barrage à la 10e édition, le Rallye Africa Eco Race a démarré dimanche à Monaco avec le maintien des étapes sahariennes. Le Front n'a toujours pas réagi à cette annonce, sachant que les participants transiteront, comme en janvier 2018, par El Guerguerate avant de rejoindre la Mauritanie. La 11e édition de l'AFRICA ECO RACE a été lancée ce dimanche depuis la principauté de Monaco, promettant «15 jours d'aventure extrême, de surprises et de rebondissements sur les traces de Thierry Sabine». Du 30 décembre 2018 au 13 janvier 2019, les concurrents partiront à l'assaut du désert en traversant le Maroc et le Sahara, la Mauritanie et le Sénégal, avant l'arrivée Lac Rose de Dakar. «Une expérience rallye riche en émotions qui fera la part belle à la navigation», indiquent les organisateurs dans un communiqué. «Pendant 12 jours de course et 6 022 km dont 4 014 km de spéciale, les concurrents s'aventureront sur un parcours varié comptant un maximum de pistes sablonneuses et de dunes», poursuit le communiqué. Les étapes sahariennes maintenues René Metge, directeur sportif de l'épreuve, annonce un rallye dans la pure tradition. «Cette année avec plus d'un tiers du parcours renouvelé, nous avons voulu axer la course sur la navigation et le hors-piste, encore plus que les éditions précédentes. Au Maroc, nous avons trouvé de nouvelles pistes à l'image de la 1ère et 2e étape qui pourront très rapidement donner du fil à retordre aux concurrents», annonce-t-il, cité par le communiqué. Un départ symbolique a été organisé dimanche à Monaco, au quai Antoine-Ier, en face du «Stars 'N' Bars», auquel ont pris part pas moins de 166 compétiteurs. Selon le parcours de cette 11e édition, les participants seraient ce lundi à bord de bateaux pour rejoindre le Maroc depuis la Méditerranée. Arrivés à Nador, la première étape démarrera le 1er janvier. Comme à l'accoutumée, le rallye sillonnera plusieurs régions sahariennes du Maroc oriental avant d'arriver, le 3 janvier, à Assa Zag. S'ensuit alors trois étapes qui se dérouleront au Sahara, où les participants rejoindront Fort Chacal à Ad-Dchira (sud de Laâyoune) puis Dakhla, avant de transiter par le passage frontalier El Guerguerate pour se rendre dans la ville mauritanienne de Chami. Un tronçon qui ne manquera pas d'irriter le Front Polisario. Mais contrairement à l'année dernière, durant laquelle le mouvement séparatiste avait menacé de faire barrage à ce rallye, le Polisario reste silencieux quant à l'annonce de cette nouvelle édition. Aucun de ses relais médiatiques n'a critiqué le maintien d'étapes sahariennes dans ce Rallye. Le Polisario a-t-il appris de ses erreurs ? En janvier 2018, la tension avait monté d'un cran lorsque le Front Polisario avait dépêché ses milices armées à El Guerguerate, menaçant d'empêcher les participants de l'Africa Eco Race de traverser la région. Des menaces ayant mobilisé la diplomatie marocaine qui avait saisi, par le biais d'Omar Hilale, ambassadeur du Maroc à l'ONU, le Conseil de sécurité, et qui avaient valu au Polisario une condamnation de ses provocations, même de la part du secrétaire général de l'organisation onusienne, Antonio Guterres. C'est d'ailleurs à cause de cet incident, entre autres, que la résolution du Conseil de sécurité du 27 avril avait exprimé les préoccupations des Quinze quant à «la présence du Front Polisario dans la zone tampon de Guerguerate», et demandé au Front de se retirer immédiatement de cette zone. Difficile par contre d'affirmer que le Polisario aurait fini par apprendre de ses erreurs, compte tenu de l'annonce faite par l'agence de presse du Front, quelques jours après la résolution du Conseil de sécurité du 31 octobre. Le mouvement avait en effet annoncé l'inauguration de «plusieurs installations» à Mhirez et à Tifariti, alors que le Conseil de sécurité lui avait pourtant demandé de «s'abstenir de se livrer à des actes déstabilisateurs» pour la région.