Le ministre marocain de la Justice a confirmé vendredi l'expulsion de Turki ben Bandar, un ancien haut gradé de la police, démentant toutefois des accusations extrajudiciaires suggérées par des rapports internationaux. Dans une déclaration publiée vendredi 12 octobre, le ministère de la Justice a fait savoir que le Maroc avait expulsé un ressortissant saoudien à Riyad en 2015, en réponse à des rapports internationaux liés à l'affaire Jamal Khashoggi. Le ministère a confirmé que les autorités marocaines avaient arrêté Turki Ben Bandar le 11 novembre 2015, après que l'Arabie saoudite eut lancé un mandat d'arrêt contre lui. Le ressortissant saoudien, anciennement chef de la sécurité de la famille royale saoudienne, avait été arrêté à l'aéroport Mohammed V de Casablanca puis remis à Riyad le 16 novembre. S'adressant à l'agence Associated Press, le ministre marocain de la Justice, Mohammed Aujjar, a souligné que la «cour suprême du Royaume avait ordonné l'extradition de Turki Ben Bandar et que son arrestation a été menée conformément à des procédures judiciaires strictes». Disparu après son extradition La déclaration du ministre fait suite à des rapports internationaux faisant le parallèle entre le cas de Turki Ben Bandar et celui du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, disparu après s'être rendu au consulat saoudien à Istanbul. C'est aussi une manière de démentir les allégations selon lesquelles le Maroc aurait discrètement expulsé le ressortissant saoudien sur la base d'une demande extrajudiciaire. Dans un article publié jeudi 11 octobre, intitulé «Avant Jamal Khashoggi, d'autres dissidents saoudiens ont mystérieusement disparu», le quotidien Le Monde indique que Turki Ben Bandar «a été discrètement arrêté au Maroc par les autorités locales, puis transféré vers l'Arabie saoudite». Le journal relie également sa disparition à un «contentieux foncier [qui l'] opposait à la famille royale» et précise qu'il «postait des vidéos sur YouTube appelant à des réformes». Citant l'article du Monde, l'agence France-Presse évoque quant à elle une «extradition de complaisance». Une version similaire a été évoquée par The Guardian, qui a indiqué, citant ses proches, que Ben Bandar aurait disparu après son expulsion en 2015. De son côté, le ministère marocain de la Justice a souligné dans un communiqué que «le Maroc tient à rappeler que tous les actes d'extradition se fondent toujours sur une décision de justice, conformément aux procédures internationales et dans le respect total de la législation nationale garantissant les droits et libertés fondamentales à tous les justiciables».