Le Maroc se tourne vers l'extérieur pour satisfaire sa très forte consommation en céréales, malgré une production locale en hausse. Après avoir cherché sans succès 300 000 tonnes (T) de blé dur sur le marché américain, le royaume se tourne à présent vers ses voisins européens pour importer quelques 200 000 tonnes de blé tendre. Seulement, trouver du blé n'est pas du tout chose facile par les temps qui courent. Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL) vient de lancer, le 13 septembre dernier, un nouvel appel d'offres pour l'importation de 200 000 tonnes de blé tendre depuis le marché européen. Le Maroc a besoin de la denrée avant le 25 décembre prochain. Cette nouvelle quête renseigne sur les besoins du pays, après son échec à trouver ses 300 000 tonnes de blé dur sur le marché américain. En effet, la consommation annuelle du Maroc s'établit à 100 millions de quintaux de céréales. Ce qui représente pas moins de 322 Kg consommés par habitant, à en croire des chiffres du Haut Commissariat au Plan. Cette très forte consommation, qui dépasse largement la moyenne mondiale, est également supérieure à la production nationale. Celle-ci a été de 84 millions de quintaux lors de la campagne agricole de 2010-2011. Mais cette production locale ne satisfait pas toujours les attentes en termes de qualité. Pour tenter de combler le déficit, le royaume importe en moyenne quelques 4 millions de tonnes de céréales, principalement de la France, qui lui fournit les 2/3 de ses besoins en blé tendre alors que les 3/4 du blé dur consommés au Maroc proviennent du Canada. Fin 2010, le royaume avait tenté de se prémunir en intensifiant ses importations, ce qui explique la suspension des droits de douanes en septembre 2010, ainsi que la restitution forfaitaire pour le blé tendre. Mais la demande intérieure persiste et les denrées se font rares. Hausse des cours mondiaux Sur le marché international, s'approvisionner en céréales n'est pas du tout chose facile en ce moment. La sécheresse qui a sévi en Russie est passée par là et les cours mondiaux de ces denrées connaissent une hausse continue. Elle était de 3,6% en août dernier, par rapport à la même période en 2010. Le Maroc aura probablement la chance de trouver ses 200 000 tonnes qui entrent dans le cadre du contingent accordé à l'Union européenne. Mais avec le renchérissement progressif des céréales, il est évident que la facture sera encore plus salée pour la Caisse de compensation. En 2011, le montant des fonds alloués à la compensation devrait avoisiner 45 milliards de dirhams selon certaines estimations. Soit 20% du budget de l'Etat, et 5,5% du PIB. Les subventions des prix de la farine absorbent à elles seules quelques 4 milliards de dirhams.