Le gouvernement espagnol s'est engagé à «être la voix du Maroc au sein de l'Union européenne» afin qu'il collabore sur le plan «financier et matériel» avec les pays en proie à une forte pression migratoire, a déclaré aujourd'hui à Rabat la secrétaire d'Etat espagnole aux Migrations, Consuelo Rumí, citée par l'agence EFE. Celle-ci a effectué une visite de deux jours dans la capitale marocaine au cours de laquelle elle a rencontré trois ministres : Bassima Hakkaoui (Développement social), Mohamed Yatim (Emploi) et Abdelkrim Benatiq (Affaires de la migration). Consuelo Rumí a notamment insisté sur la nécessité de «supprimer le caractère fallacieux de l'eldorado européen, un rêve qui n'existe pas», a-t-elle dit en référence à l'attraction qu'exerce l'Europe sur les Marocains (plus de 6 400 d'entre eux sont entrés illégalement en Espagne jusqu'à présent cette année). «Les embarcations ne sont pas la solution», a-t-elle affirmé devant Mohamed Yatim, ajoutant que «le chemin, ponctué d'irrégularités, se termine souvent mal». Cependant, et compte tenu du fait que l'émigration est un phénomène qui a également déplacé ses routes vers la Méditerranée occidentale (c'est-à-dire la route maroco-espagnole), la responsable a présenté à Rabat plusieurs propositions visant à la canaliser «par des canaux sécurisés et commandés». Celles-ci s'articulent autour de trois axes : la migration circulaire des travailleurs temporaires avec engagement de retour contracté annuellement, l'offre de cours de troisième cycle aux étudiants universitaires marocains en Espagne, et la formation professionnelle des Marocains en Espagne dans des «secteurs stratégiques» tels que le tourisme.