Si vous êtes à la recherche d'évasion, de sensation forte et de dépaysement total, Akchour devrait être au plus haut de votre liste. En effet, cette vallée non loin de Chefchaouen vous charmera avec ses paysages à couper le souffle. Si Chefchaouen est la perle bleue, Akchour est son écrin vert. A une trentaine de kilomètres de Chefchaouen, se trouve Akchour, une vallée dont la renommée n'est plus à faire. Relier à la ville bleue par une route serpentine, Akchour est pour de nombreux touristes locaux et étrangers un arrêt indispensable. Et pour cause, la beauté du site est à coupé le souffle. Des cascades impressionnantes au pont de Dieu toujours aussi mystique, Akchour est un patrimoine national reconnu même au-delà de nos frontières. Une nature sauvage et quasi intacte Aux portes d'Akchour, l'accès est barré. Aucune voiture ne peut y pénétrer. Il faut alors mettre ses chaussures sportives pour entamer une longue randonnée. Le première chose que l'on aperçoit est le petit barrage au pied de la montagne. De là, deux chemins sont possibles. Le premier, à droite, mène vers le pont de Dieu alors que le deuxième à gauche vers les cascades. Le pont de Dieu à Akchour / Ph. Yabiladi.com Pour atteindre le pont de Dieu, il faut compter une bonne quarantaine de minutes afin de se rendre sur ce lieu assez unique en son genre. Les randonneurs sont gratifiés par un paysage hors du commun et entièrement façonnés par la nature. L'arc de rocher impressionnant se trouve à une hauteur de 25 mètres au-dessus de la rivière de l'Oued Farda. Bien plus que touristique, ce pont naturel est emprunté quotidiennement par les habitants des deux rives du village. Une initiative de mise en valeur a récemment été enclenchée pour l'aménagement d'un sentier, profitant non seulement aux habitants mais aussi aux randonneurs, rendant ainsi la montée moins fastidieuse. De l'autre côté du barrage, se trouvent les impressionnantes cascades d'Akchour. L'ascension est plus longue et moins évidente. Après une heure de marche, les premières cascades d'une vingtaine de mètres se profilent. A ce niveau, il est possible de faire une petite pause pour siroter un thé dans un café installé au pied de la cascades. Pour les plus sportifs, commence ensuite un périple d'environ deux heures, afin d'atteindre ce que l'on appelle ici «Chellal Lakbir» (grande cascade, en français). Le sentier se rétrécit et les pentes sont glissantes. Après quelques heures de marche, il est possible d'arriver à une pleine recouverte de plantes de cannabis, au beau milieu de la montagne. Arrivés au pied des cascades, la brise vous rafraichira immédiatement. Sur place, il est également possible de se baigner dans une eau turquoise. Les cascades d'Akchour / Ph. Yabiladi.com Un paradis fragilisé par l'humain Lors d'un voyage, on dit souvent que ce n'est pas la destination qui compte mais surtout le chemin. Cette phrase colle à merveille avec Akchour, car durant ce long périple, chaque étape vous permettra d'entrevoir un espace où la nature est encore reine et où l'humain ne fait pas le poids. En effet, ce village se trouve au cœur du parc naturel de Talassmentane créé en 2004. A l'image des autres parcs naturels au Maroc, les zones sont protégées et toute activité, sauf l'étude scientifique, est carrément interdite. Le but étant de protéger la faune et la flore locales. A Talassmentane, il n'y a pas moins de 750 espèces végétales appartenant à 103 familles dont 56 sont endémiques. Par ailleurs, le site héberge plus d'une quarantaine de mammifères. Parmi eux le singe magot, une espèce en voie de disparition à cause du rétrécissement de son habitat naturel. De plus, une centaine d'oiseaux, dont certains rapaces rares, tels que l'aigle royal, sont présents sur le site. Vue sur les petits ruisseaux d'Akchour / Ph. Yabiladi.com C'est aussi cela, le charme d'Akchour : une nature harmonieusement sauvage et pratiquement intacte. Cependant, la venue de touristes entraine avec elle des ravages. En effet, ce paradis perdu est victime de son succès. Les déchets ne polluent pas que visuellement le village, mais ils affectent les sols et les cours d'eau, pourtant indispensables pour les habitants. Après avoir pu démocratiser le tourisme rural, le réel défi auquel est confronté le Maroc est de pouvoir rallier tourisme et protection de la biodiversité. Une communion existentielle pour la préservation de ce paradis sur terre.