Le ministre néerlandais des Affaires étrangères a présenté au Parlement un rapport sur le Hirak du Rif. Il y pointe le peu d'intérêt voir même le silence des autres pays de l'Union européenne face aux lourdes condamnations des activistes rifains. Les relations entre Rabat et Amsterdam se dirigent vers une nouvelle confrontation au sujet du Hirak du Rif. Le chef de la diplomatie des Pays-Bas a présenté, hier, devant la commission des Affaires étrangères au Parlement néerlandais, un rapport écrit sur le mouvement de contestations, les vagues d'arrestations et les conditions d'incarcération des détenus dans les différentes prisons du royaume. Stef Blok a souligné dans son texte, dont Yabiladi détient copie, que l'ambassade de son pays a assisté aux audiences du groupe de Nasser Zefzafi à la Cour d'appel de Casablanca. La représentation diplomatique a également communiqué avec l'ensemble des avocats, a-t-il ajouté. Et d'observer la «présence timide» des autres ambassades de l'Union européenne accréditées à Rabat tout au long du procès. Blok a affirmé que les forces publiques marocaines ont procédé à l'interpellation de plus de 800 personnes dont la moitié a été condamnée par la justice à des peines d'emprisonnement. Et de rappeler notamment le cas de Nasser Zefzafi qui a écopé de 20 ans de prison. Le silence des autres pays de l'Union européenne Le ministre néerlandais a rappelé aux parlementaires qu'il avait dénoncé ces «lourds» verdicts, le 27 juin. Une position transmise le même jour par une délégation de diplomates néerlandais au ministère marocain des Affaires étrangères. Une fois de plus, le ministre a déploré le silence des autres pays de l'UE face à ces sentences. Dans son rapport, le chef de la diplomatie n'a pas oublié de mentionner la grâce royale, du 21 août, à l'occasion de l'Aid El Kébir, au profit de 188 détenus du Hirak du Rif. Stef Blok a fait savoir que des ONG internationales des droits de l'Homme ont émis des observations sur les mauvaises conditions d'incarcérations des détenus rifains. Les Pays-Bas, a-t-il précisé, ont demandé aux autorités marocaines de les prendre en considérations. Le chef de la diplomatie a toutefois conclu son rapport par une note d'optimisme, soulignant que son gouvernement attendra la fin du processus judiciaire pour arrêter une position finale sur cette affaire. Il a ainsi réitérer l'engagement de son département à suivre le procès en appel des activistes rifains. Pour rappel, le 30 juin dernier, le Maroc avait convoqué l'ambassadeur des Pays-Bas suite aux conseils de Stef Blok aux Marocains ayant la nationalité néerlandaise de «faire attention», une fois au Maroc. Il y a quelques jours, des députés de trois formations ont adressé des lettres au ministre des Affaires étrangères, Stef Blok, portant sur «la grève de la faim jusqu'à la mort de Nasser Zefzafi et les autres détenus» du mouvement rifain incarcérés à la prison Oukacha à Casablanca, annoncée par le père de Nasser.