Un malheur ne vient jamais seul. Après la fermeture de sa frontière douanière avec le Maroc, l'enclave espagnole de Melilla vit une autre crise, impliquant cette fois des banques espagnoles. Un incident qui concerne également Ceuta, l'autre enclave au nord du Maroc. Ce samedi, le journal El Confidencial, des banques espagnoles ont annoncé, dans des lettres adressées à leurs clients, qu'ils refusent les coupures de billets de 100, 200 et 500 € en application d'une directive européenne anti-blanchiment d'argent. CaixaBank a été la seule banque à avoir apporté des éléments de réponse au sujet des véritables motivations de ce changement, arguant que «ces restrictions opérationnelles résultent de l'application des moyens établis par la loi 10/2010 sur la prévention du blanchiment d'argent et le financement du terrorisme et dans le règlement de 304/2014 qui la développe». D'autres banques expliquent avoir demandé à leurs clients une documentation précise. Ne pouvant pas la fournir, elles leur ont envoyé les lettres conformément aux dispositions de la législation espagnole et les directives européennes. Le média rappelle que Ceuta et Melilla sont les villes d'Espagne où le solde moyen des comptes courants est le plus élevé, selon la Banque d'Espagne. Il y a aussi beaucoup plus de liquidités que dans tout autre endroit. «Les paiements avec le Maroc ne sont pas faits avec des cartes de crédit ou avec des transferts ; ils sont faits avec de l'argent», rappelle Enrique Alcoba, président de la plateforme des entrepreneurs locaux à Ceuta. De son côté, Juan Luis Aróstegui, secrétaire général des commissions ouvrières de Ceuta pointe du doigt un «processus de démantèlement du tissu commercial transfrontalier».