Le procureur général de la cour d'appel d'Anvers, en Belgique, Yves Liégeois a prononcé un discours de rentrée, hier, jeudi 1er septembre, où il dénonce la politique laxiste du gouvernement en matière d'immigration, rapporte Belga. Les immigrés mettraient, selon lui, en danger la sécurité sociale belge. «La sécurité sociale est mise sous forte pression en raison de la politique actuelle de migration et d'asile», a estimé le procureur général de la cour d'appel d'Anvers, Yves Liégeois, hier, jeudi 1er septembre, lors de la rentrée des magistrats en Belgique, les mercuriales. Avec l'avocat de la même cour, Piet Van Den Bon, il a resservi les vieux plats. Le 18 août, Francesc Xavier Mena, conseiller à l'Emploi du gouvernement autonome de Catalogne avait lui aussi accusé «plusieurs» des 9 000 Marocains touchant le Revenu minimum d'insertion en Catalogne, d'être des fraudeurs. Comme en Catalogne, les magistrats flamands utilisent l'immigration pour attaquer le pouvoir en place et le taxer de laxiste. «La politique a négligé les problèmes d'immigrations pendant des années. De cette façon les partis politiques nous mènent vers la destruction de la démocratie», estime Yves Liégeois. L'avocat général Piet Van Den Bon précise l'attaque : «dans le contexte juridique actuel, il est parfaitement possible pour un citoyen étranger, après une journée de travail ou, pire, contre le paiement d'une inscription fictive, de demander des allocations pour handicapés ou de chômage». Selon lui, la Belgique attire les étrangers, qui profitent de l'inadaptation de la réglementation de sa sécurité sociale. Réactions molles Chaque année, les magistrats de Belgique font un discours, à l'occasion de la rentrée, et manquent rarement l'occasion de donner leur point de vue sur la politique menée par le gouvernement. «J'accepte qu'on fasse une analyse sur la politique d'immigration et qu'il y ait des problèmes sur ce point-là, oui je l'accepte, je crois qu'il faut en discuter, mais en conclure que c'est la fin de la démocratie, c'est inacceptable», a réagi le ministre de la Justice belge, Stefaan De Clerck. Il annoncé qu'il écrirait, comme il l'avait déjà fait l'an dernier, à Yves Liégeois pour lui dire sa façon de penser. Le député Renaat Landuyt, du parti socialiste néerlandais, a demandé, aujourd'hui, l'audition au parlement de Yves Liégeois et de Piet Van den Bon, après leurs déclarations. Là encore, ce n'est pas le lien rapide et sans argument fait entre la fraude aux aides sociales et l'immigration qui pose problème, pour le député. Dans un communiqué, M. Landuyt déplore que les deux magistrats n'aient formulé aucune proposition concrète. Il a souligné, par ailleurs, qu'à ses yeux la hausse du nombre de dossiers de fraude sociale est un signe que le Centre Public d'Action Sociale (CPAS) d'Anvers fait bien son travail.