Dans une répartition des rôles bien ordonnée, Sidi Mohamed Ould Maham, l'une des voix officielles en Mauritanie, a vivement critiqué l'absence du roi Mohammed VI au sommet de l'Union africaine à Nouakchott. La tension monte d'un cran entre le Maroc et la Mauritanie. Après l'accueil chaleureux réservé à Brahim Ghali et les déclarations de Mohamed Ould Abdel Aziz accordées à la chaîne France24 en faveur du Polisario, c'est au tour de Sidi Mohamed Ould Maham, le chef du parti présidentiel, l'Union pour la République, de prendre le relais. «Nous comprenons que certains frères nous boycottent sans raison valable», a écrit hier le responsable sur son compte Twitter, allusion à l'absence du roi Mohammed VI lors du 31e sommet de l'Union africaine qui s'est tenu, les 1er et 2 juillet, à Nouakchott. «Et malgré cela, nous n'a accepterons jamais (…) que notre présence sur la scène internationale et notre existence en tant qu'Etat entièrement souverain et indépendant dans ses décisions les dérangent. Ils doivent saisir que nous sommes une partie de la solution et non une partie prenante au conflit» du Sahara occidental, a-t-il martelé. Un discours qui n'est pas sans rappeler celui tenu par l'Algérie. Et de conclure son message en assurant que la «politique visant à traiter les frères avec mépris n'apportera aucune solution». نتفهم أن يقاطعنا بعض الاشقاء دون سبب وجيه أو معلن على الاقل، رغم ذلك فلن نقبل ولو للحظة بأن حضورنا في الساحة الدولية ووجودنا كدولة كاملة السيادة ومستقلة في قرارها يضايقهم، وعليهم أن يدركوا أننا جزء من الحل ولسنا طرفا في النزاع، وأن سياسة الاستعلاء على الاشقاء لن تحقق مطلقا أي حل. — سيدي محمد ولد محم (@SMohamedMaham) 6 juillet 2018 Deux poids deux mesures Cette sortie de Ould Maham, consacrée essentiellement à l'absence du roi du Maroc à la Conférence des chefs d'Etats de l'Union africaine, tranche avec son silence face aux dérapages du «ministre des affaires étrangères» du Polisario, Mohamed Salem Ould Salek. Ce dernier, à l'occasion d'un point de presse tenue mardi dernier à Nouakchott, a ouvertement accusé certaines personnalités historiques en Mauritanie d'être des «agents du Maroc» et des «traitres» à leurs pays. Des propos qui n'ont été que peu commentés par les officiels du pays. En témoigne la réaction toute mesurée du ministre de la Culture, l'artisanat et des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement. «Les Mauritaniens sont les seuls concernés pour évaluer les positions de ces personnalités et non de tierces parties», a souligné Mohamed Lamine Ould Cheikh à l'occasion d'un point de presse tenu ce vendredi dans la capitale mauritanienne.