Après avoir publié le bilan de la première année de l'actuelle législature, les services du chef du gouvernement ont convoqué ce mercredi la presse pour discuter notamment des grands chantiers sur lesquels se penchera l'Exécutif. L'occasion aussi d'évoquer à nouveau les réalisations «phares» du cabinet El Othmani. Compte-rendu. Plus d'un an après son investiture, le gouvernement de Saâdeddine El Othmani a rendu public, la semaine dernière, le bilan de sa première année. Un bilan ayant fait l'objet d'un communiqué de presse publié jeudi 28 juin. Ce mercredi, les services du chef du gouvernement, épaulé par Mustapha El Khalfi, porte-parole de l'Exécutif, ont abordé à nouveau ce bilan lors d'une rencontre organisée avec la presse à Rabat, axée notamment sur les nouveaux chantiers qui seront lancés. L'occasion pour Mustapha El Khalfi, ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement de rappeler qu'un long document de «1 000 pages» a été rendu public, s'étalant notamment sur trois axes : le service aux citoyens avec les programmes sociaux, le volet économique ainsi que la consolidation de la bonne gouvernance et la réforme de l'administration. Cinq chantiers pour la deuxième année «Nous avons présenté un certain nombre d'engagements que nous avons remplis», a commenté Mustapha El Khalfi après l'intervention de Khalid Benomar, conseiller du chef du gouvernement et à la tête de l'unité de suivi de la mise en œuvre du programme gouvernemental au sein de la Primature. Le porte-parole du gouvernement a évoqué ensuite les cinq chantiers sur lesquels se penchera le cabinet El Othmani pour sa deuxième année. Il a cité en premier lieu la réforme des centres régionaux d'investissement, affirmant qu'une loi dans ce sens est «presque prête et donnera avec le projet de la régionalisation avancée, une vraie impulsion à la stratégie nationale de l'emploi». El Othmani incite de nouveau ses ministres à s'activer sur le terrain Et c'est le projet de la régionalisation avancée qui constitue le deuxième chantier que l'Exécutif compte aborder. «Sur le plan politique, les conseils élus existent mais les infrastructures administratives doivent être mises en place pour réussir cette régionalisation avancée», précise le ministre. Celui-ci évoque ensuite le troisième chantier ; celui de la protection sociale puis la Loi-cadre de l'Education et de la formation et la stratégie nationale de la santé. Pour ce dernier chantier, El Khalfi indique qu'il s'agit notamment «la concrétisation et la traduction de la Vision 2030» et de celle relative au secteur de la santé. La lutte contre la corruption constitue le cinquième et dernier chantier sur lequel l'Exécutif El Othmani compte se pencher. «Le comité relatif à la Stratégie nationale contre la corruption s'est déjà réuni et a rendu un premier bilan. Maintenant, nous avons besoin de mettre en application cette stratégie», lance El Khalfi aux journalistes présents. Il affirme que «les efforts effectués par l'Exécutif pour cette première année sont considérables». «Il y a encore plusieurs défis à relever mais nous continuerons la mobilisation», promet-il en insistant sur la nécessité de «multiplier le travail de terrain». Une affirmation qui s'inscrit en droite ligne avec l'appel lancé par Saâdeddine El Othmani à ses ministres lors du conseil du gouvernement de jeudi dernier. Le plan exécutif du programme gouvernemental Lors de la rencontre, khalid Ben Omar, représentant les services du chef du gouvernement, a présenté un bilan condensé de l'exécution du plan gouvernemental. Sa présentation s'est focalisée sur trois axes : les services sociaux destinés aux citoyens, l'appui aux entreprises et les grandes réformes. Parmi les réalisations phares du gouvernement lors de cette première année, Khalid Ben Omar cite la mise en œuvre de la réforme du système éducatif. L'Exécutif a «commencé à résoudre la problématique des classes encombrées, et à pallier au déficit du corps enseignant avec le recrutement de 55 000 professeurs par contrat et à réhabiliter les établissements scolaires». Quant au résultat, il ne cite pas de chiffres mais affirme qu'il y a des «changements qui vont dans le bon sens». Pour le secteur de la santé, le gouvernement cite trois réalisations pour cette première année : l'ouverture de 9 hôpitaux régionaux, le recrutement de 1 000 médecins ainsi que la Stratégie nationale de la Santé. Quant aux priorités de ce secteur, l'Exécutif promet une généralisation de la couverture sociale pour atteindre, à l'horizon de 2021, 90%. Création d'emploi au Maroc : Le gouvernement est-il sur la bonne voie ? Objet de débat depuis le déclenchement des mouvements de contestation et récemment avec la campagne de boycott, Khalid Ben Omar reconnaît que le pouvoir d'achat des citoyens ne s'est «peut-être pas amélioré mais est resté stable». L'occasion pour lui de citer plusieurs pays voisins, comme l'Algérie, l'Espagne, la Mauritanie et la Tunisie, affirmant que l'inflation au Maroc est restée «limitée» alors qu'elle atteint des niveaux records dans d'autres pays de la région. L'Exécutif estime également avoir «renforcé les dispositifs de soutien aux catégories les plus nécessiteuses» de la société marocaine, arguant que le nombre de veuves bénéficiant d'aides directes à «dépasser les 80 000» femmes alors que celui des bénéficiaires des indemnités pour la perte d'emploi a dépassé la barre des 24 000 personnes. Pour la création d'emploi et tout comme son supérieur hiérarchique, Khalid Ben Omar répète les mêmes arguments présentés par Saâdeddine El Othmani : «baisse légère du taux de chômage», «95 000 postes créés dans le cadre du PLF 2018» ou encore «la hausse du nombre des auto entrepreneurs». Le gouvernement, via son porte-parole, reconnaît toutefois que le chômage dans les rangs des jeunes diplômés serait «un grand défi qui ne peut être ignoré». Encore une fois, il promet que la Stratégie nationale de l'emploi y apportera une réponse.