Dans la commune de Steenokkerzeel, de nouvelles unités familiales ont été aménagées dans une extension du centre de rapatriement 127 bis. Elles seront occupées par des familles de migrants avec enfants dès le mois de juillet en cas de feu vert du Conseil d'Etat, rapportent SudInfo et Het Laatste Nieuws. En effet, le secrétaire d'Etat à l'asile et à la migration, Theo Francken, a obtenu l'accord de la Primature et des principaux ministres du gouvernement concernant ce projet controversé. Cela fait plusieurs mois que le milieu associatif s'oppose à cette idée, le centre fermé étant destiné aux familles avec enfants qui refusent de quitter volontairement le territoire. Faisant fi de l'appel des ONG et de nombreux juristes, Theo Francken précise à la RTBF que dans ces espaces, «les familles sont vraiment dans un contexte tout à fait à part, dans le respect du droit international». Dans ce sens, il assure avoir «gagné tous les procès, de la Cour constitutionnelle à la Cour européenne». Olivier Chastel, président du Mouvement réformateur qui approuve ce texte, indique que la mesure «garantit aussi le respect de l'Etat de droit. Un ordre de quitter le territoire délivré doit en effet être exécuté». Cité par la RTBF, Bernard De Vos, délégué général aux droits de l'enfant, martèle qu'«on n'enferme pas un enfant. Point». Les associations du même avis rappellent que «détenir un enfant est inacceptable et contraire à la Convention générale des droits de l'enfant de 1989, que la Belgique a ratifié». La Ligue des droits de l'Homme (LDH) rappelle ainsi qu'«il est évident qu'il ne sera jamais dans l'intérêt de l'enfant d'être enfermé». Pour rappel, la Cour européenne des droits de l'Homme a condamné trois fois la Belgique pour avoir enfermé, entre 2004 et 2008, plus de 2 000 enfants avec leurs parents dans des centres fermés, rappellent le Ciré (Coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers), la LDH et Bernard De Vos, cités par la RTBF.