Les autorités marocaines ont interdit à l'eurodéputée socialiste hollandaise Kati Piri, ainsi que l'ancienne ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de lacCoopération pour le développement, Lilianne Ploumen, de se rendre dans la région du Rif dans le cadre d'une «commission d'enquête», ont-elles indiqué, citées par l'agence EFE. Dans un communiqué émis hier matin depuis le Maroc, Kati Piri et Lilianne Ploumen, toutes deux membres du Parti travailliste, indiquent que les autorités locales «les ont empêchées d'accéder à la ville d'Al Hoceïma», où elles avaient prévu de se réunir avec les familles des détenus, incarcérés depuis l'année dernière pour leur participation aux manifestations du Hirak. «Notre visite a été annoncée il y a deux mois. Cependant, nous n'avons pas été prévenues qu'hier soir, nous ne pourrions pas poursuivre cette partie de notre programme», ont souligné les deux responsables, ajoutant que les autorités les ont invitées à visiter le Rif «à une date ultérieure». Pour l'heure, aucune source officielle marocaine n'a donné sa version des faits, précise l'agence EFE. Kati Piri et Lilianne Ploumen ont assisté, lundi à Casablanca, au procès des activistes du Hirak et se sont réunies au tribunal avec des membres des familles des détenus, ainsi qu'avec leurs avocats, ont-elles précisé dans leur communiqué. Elles se sont également entretenues à Rabat avec le ministre de la Justice, Mohamed Aujjar, le chef du ministère public, Mohamed Abdennabaoui, et avec quelques parlementaires marocains. Pour rappel, Kati Piri avait organisé, en février dernier au Parlement européen à Bruxelles, une rencontre à laquelle avaient pris part plusieurs familles de détenus, dont le père de Nasser Zefzafi, Ahmed Zefzafi, des avocats et des militants rifains, entre autres.