Un avion militaire de l'armée algérienne s'est écrasé ce mercredi à Boufarik. Parmi les 200 morts figurerait une vingtaine de cadres du Polisario. Un avion de l'armée algérienne de type Iliouchine s'est écrasé mercredi matin dans le périmètre de la base aérienne de Boufarik (35 km d'Alger), annonce l'APS. Selon ses informations, «l'avion était en partance pour Bechar (Sud-ouest)», indique-t-elle. «Une fumée noire épaisse se dégageait de l'appareil en feu, visible depuis l'autoroute reliant Alger à Blida, suite à ce crash dont ont ignore pour l'heure le bilan», ajoute la même source. Si l'agence de presse officielle s'est refusée de donner une estimation du nombre des victimes, la chaîne de télévision algérienne privée Ennahar, elle, a rapidement fait état de 200 morts parmi les militaires qui se trouvaient à bord de l'avion. Un chiffre repris ensuite par des médias arabes et internationaux. Citant plus tard un communiqué du ministère de la Défense nationale, TSA Algérie a revu le bilan à la hausse, après avoir communiqué le chiffre de 170 morts : «Le nombre des martyrs à déplorer s'élève à 247 passagers et dix membres de l'équipage, dont la plupart sont des personnels de l'Armée Nationale Populaire ainsi que des membres de leurs familles.» S'appuyant sur la même source, TSA indique également que l'avion assurait «le vol Boufarik-Tindouf-Béchar» et qu'il s'est écrasé «dans le périmètre de la Base Aérienne de Boufarik dans un champ agricole inhabité». Des sources marocaines ont un autre son de cloche Contactée par Yabiladi, une source marocaine contredit la version officielle algérienne. L'avion, de type Iliouchine et de fabrication russe, aurait effectué un vol devant relier Tindouf à Alger et non le contraire : «L'appareil s'est abimé alors qu'il était en phase d'atterrissage et non de décollage. D'ailleurs, le site du quotidien Echourouk avait, dans une brève, indiqué la destination du vol avant de la supprimer.» «Les officiels algériens tentent de brouiller les pistes pour cacher la présence de 26 hauts gradés du Polisario, issus des différents zones militaires et qui ont perdu la vie dans cet incident. Ils devaient se réunir cet après-midi au siège du ministère algérien de la Défense avec des membres de la hiérarchie militaire du voisin de l'Est.» Par ailleurs, le site de la chaîne Al Arabya cite Jamal Ould Abbas, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), parti au pouvoir en Algérie. Celui-ci a déclaré au média que parmi les victimes de l'avion militaire «se trouvaient 26 membres du Front Polisario». Depuis le début de l'offensive diplomatico-militaire du Maroc contre les incursions des miliciens du Front dans les zones tampons, «ces réunions sont fréquentes entre les deux parties», observe pour sa part notre interlocuteur. Et de préciser que «depuis, la présence d'experts algériens dans les camps s'est renforcée. Ils servent d'éléments de dissuasion». Dans un précédent article, nous avions évoqué une rencontre tenue, dimanche 1er avril, juste après que le chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani, ait conclu une entrevue avec les chefs de partis politiques représentés au Parlement consacrée à la situation dans les zones tampons.