Fédération marocaine des technologies de l'information, des télécommunications et de l'offshoring (APEBI) s'inquiète de la fuite des cerveaux. En marge de l'annonce de son plan d'action 2018-2020, elle a déploré le départ des ingénieurs marocains, notamment pour la France, d'après le journal Les Inspirations éco. «Trois entreprises étrangères viennent tous les 15 jours pour recruter une dizaine d'ingénieurs marocains. Ces départs sont très mauvais pour un pays qui développe des projets digitaux», prévient Saloua Karkri-Belkeziz, présidente de l'APEBI. D'autres responsables se montrent plus nuancés, voire optimistes. C'est le cas de Hassan Charaf, membre du conseil d'administration de l'APEBI, et Hicham Iraqui Houssaini, directeur général de Microsoft Maroc. «C'est un phénomène mondial. Les Français souffrent aussi d'un phénomène similaire avec le départ de leurs ingénieurs vers les Etats-Unis ou les Chinois qui partent vers le Canada», observe le premier. «Nous recevons autant de demandes de départs vers l'étranger que de sollicitations de la part d'ingénieurs marocains qui souhaitent rejoindre le Maroc. C'est une bonne chose», renchérit le second. L'APEBI prépare actuellement «un plan d'actions avec les ministères de l'Enseignement supérieur et de l'Industrie pour préparer une stratégie de formation», selon sa présidente. En attendant, d'autres actions sont mises en place : «Nous venons de lancer une expérience pilote de formation en JAVA de courte durée pour 50 jeunes. La formation est certifiée par 5 entreprises membres de la fédération. Nous nous engageons à recruter ces jeunes dès la fin de la session.» En 2014, 17% des diplômés marocains de l'enseignement supérieur émigraient, d'après l'Arab Knowledge Report, élaboré par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Fondation Mohamed Bin Rashid Al Maktoum.