Dans son rapport sur le Sahara, Antonio Guterres a consacré des paragraphes résumant l'incapacité de la MINURSO à surveiller le cessez-le-feu et des mouvements, surtout à l'Est du mur de sécurité où les patrouilles sont menées exclusivement le jour. Le secrétaire général de l'ONU a soumis, hier aux membres du Conseil de sécurité, son rapport annuel sur le Sahara occidental. Une occasion pour Antonio Guterres d'informer les Quinze sur les conditions dans lesquelles la MINURSO exerce ses fonctions. Dans le paragraphe 55, le Portugais a reconnu l'incapacité des casques bleus d'effectuer une "instruction rapide des allégations de violations du cessez-le-feu" signé en septembre 1991. En cause, l'"absence de commission mixte, comme il en existe dans d'autres contextes, composée de représentants des parties et de la MINURSO", contraignant la mission " à chaque fois se mettre en liaison avec les parties séparément", a-t-il déploré. Les considérations de sécurité dans la région continent d'avoir "une incidence majeure sur la surveillance du cessez-le-feu et le réapprovisionnement logistique". Et d'expliquer que "les patrouilles terrestres à l'est du mur de sable ont une portée limitée le jour et ne sont pas menées la nuit. Les convois logistiques sont vulnérables et tributaires de la reconnaissance aérienne préalable des itinéraires". Guterres est revenu à sollicité des bailleurs de fonds l'achat d'un 3e hélicoptère en vue de renforcer les capacités aériennes de la MINURSO, seulement pendant le jour. Une demande qui figurait dans son rapport de 2017. Néanmoins cet appel a peu de chance d'être entendu. En cause, les coupes budgétaires décidées par les Nations unies conséquences des réductions des contributions de Washington. Les immatriculations marocaines des véhicules de la mission posent problème Dans le paragraphe 57, le secrétaire général observe qu'"à l'ouest du mur de sable, les véhicules de la Mission ont continué de porter des plaques d'immatriculation marocaines, ce qui nuit à l'image d'impartialité de la Mission et n'est pas conforme à l'accord de principe conclu avec le Gouvernement marocain en 2015". Son prédécesseur, Ban Ki-moon, avait également fait le même constat dans ses rapports. Le secrétaire général précise également que le Polisario continue de "s'élever contre la pratique des autorités marocaines consistant à apposer des cachets sur les passeports des membres du personnel de la MINURSO à l'entrée et à la sortie du Sahara occidental". Par ailleurs, Antonio Guterres a reconnu que les opérations de surveillance des casques bleus à El Guerguerate "sont restés limités dans leur capacité d'observer la zone située à l'extérieur de la partie très fréquentée de la route en raison de problèmes de sécurité". Et de pointer la "présence de mines terrestres et de restes explosifs de guerre", d'où son appel à "l'appui d'hélicoptères de reconnaissance".