Une semaine après l'exposé de Moulay Hafid Elalamy sur l'emploi et l'industrie, les chiffres se sont avérés peu vérifiables. Dans sa présentation de l'Enquête nationale sur l'emploi, le Haut-commissariat au plan (HCP) l'a expliqué mercredi, également en chiffres. Lors d'une rencontre tenue mercredi 28 mars à Rabat, le Haut-commissariat au plan (HCP) a présenté les résultats relatifs aux nouvelles thématiques couvertes par l'Enquête nationale sur l'emploi. Il en ressort qu'en 2017, les jeunes de 15 à 24 ans qui ne travaillent pas, ne sont pas à l'école et ne suivent aucune formation (NETT) représentent 29,3%. Parmi ces derniers, 13% sont des hommes et 46% des femmes. Au niveau régional, ce taux varie entre 20,6% à Dakhla-Oued Eddahab (7,5% parmi les hommes et 46,7% chez les femmes) et 34,4% dans l'Oriental (16,8% parmi les hommes et 53,6% chez les femmes). Dans d'autres régions, ce chiffre dépasse même les 40%, notamment à Drâa-Tafilalet (44%), Béni Mellal-Khénifra (43,6%) et Marrakech-Safi (43,2%). Par ailleurs, les écarts les plus faibles sont observés au niveau de Casablanca-Settat (21,5%) et de Laâyoune-Sakia El Hamra (22,8%). Double peine pour les femmes Dans un autre registre, le HCP indique dans sa note qu'en 2017, plus de huit chômeurs sur dix, soit 82,8%, se sont concentrés dans six régions du Maroc, celle de Casablanca-Settat arrivant en tête avec 25,1%. Aussi, le HCP a souligné qu'en 2017, la participation des femmes au marché du travail restait faible, arrivant à 22,4% contre 71,6% pour les hommes : «Malgré les efforts consentis au cours des quinze dernières années, dans les domaines de la formation et de la scolarisation, le taux d'activité des femmes a reculé d'environ 3,5 points. Les femmes en dehors du marché du travail, au nombre de 10 millions, représentent ainsi 77,6% de la population féminine âgée de 15 ans et plus (81,6% en milieu urbain et 70,4% en milieu rural).» La mise au point du HCP Cette rencontre a permis à Ahmed Lahlimi, Haut-commissaire au plan, de faire allusion aux derniers chiffres de l'emploi, présentés le 22 mars dernier par Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique. En effet, ces données ont omis nombre d'éléments qu'Elalamy n'a pas évoqués lors de son exposé, à l'instar des chiffres pour 2014, première année du Plan d'accélération industrielle (PAI) initié par son département et considérée par le HCP comme celle où l'industrie a perdu près de 37 000 emplois. Ainsi, l'occasion a été donné pour Ahmed Lahlimi d'évoquer brièvement ce bilan controversé : «Les statistiques ont leurs règles et leurs normes internationales (…) qui ne sont pas les mêmes que celles d'autres institutions, entreprises, ou départements ministériels. J'ai parcouru ce qu'a rapporté la presse à cet effet, concernant des usages similaires, qui émanent même d'acteurs officiels (…) Cela ne doit pas prendre plus de dimensions qu'il ne mérite, mais le HCP se doit de réagir de manière directe. J'ai ainsi demandé à m'entretenir avec le chef du gouvernement et nous avons parcouru les failles relatives à ces chiffres, récemment exposés.»